mercredi 11 mars 2015

Grüne Woche in Berlin


Pour l'information de tous, notre trésorier nous propose cet article de M. Philippe Jachnik, daté du 21 janvier 2015. M. Jachnik est consultant international en économie et politique laitière et conseiller du Directeur général du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière. Son article nous présente un compte rendu des interventions faites à Berlin lors de la Grüne Woche par les hautes responsables de l'industrie laitière outre-Rhin.  

 L’EDITION 2015 DE LA SEMAINE VERTE DE BERLIN

(16-25.01.2015)

… ET LES LAITIERS






QUE RETENIR DES TROIS RENDEZ-VOUS LAITIERS ?

CELUI DU DBV (Deutscher Bauernverband)

CEUX MIV (Milchindustrie-Verband)
  
La « Laiterie Allemagne » début 2015 :

77.669 exploitations laitières
4.3 millions de vaches laitières
55.5 vaches par exploitation
production totale 32.2 MT de lait
142 transformateurs* laitiers employant 31100 salariés
(*entreprises de plus de 50 salariés)
c.a. 25 .5 milliards €
produisant :
8.7 MT de plf dont 5.1MT de laits de consommation
2.4 MT de fromages
0.8MT de fromages frais
0.5MT de produits secs
0.5MT de beurre

C’est sous un grand ciel bleu et par un grand froid, mais avec plus de 25.000 manifestants dans les rues de Berlin le samedi 17 janvier (chiffre officiel de la police, plus de 50.000 selon les organisateurs !) qu’a débuté l’édition 2015 de ce « Salon-Foire agricole » qui se targue d’être le plus important au monde et revendique, en outre, depuis quelques années, l’appellation de « Davos Agricole », tant sont nombreux les hauts Responsables agricoles professionnels mais aussi gouvernementaux du monde entier qui ont pris l’habitude de s’y retrouver, y compris en provenance des instances dirigeantes de l’UE, de la FAO et de la Banque Mondiale. Plus de 70 Ministres de l’Agriculture étaient présents à Berlin cette semaine ! Entre autres, celui de Russie, Nikolaj Wassiljewitch Fjodorow qui a examiné avec son collègue allemand comment « le moment venu » la coopération entre les Services vétérinaires des deux pays pourra reprendre son cours normal. Et, de leur côté, Allemagne, Autriche et France (FranceAgriMer) y ont annoncé vouloir entamer entre elles un véritable échange de données de marchés (lait, viande, céréales) afin de rendre ceux-ci plus transparents et « faciliter les décisions politiques les concernant ».
  
Cette année, ce fut au tour de la petite Lettonie (un peu plus de 2 millions d’habitants au total) –qui préside par ailleurs le Conseil UE durant ce premier semestre 2015- d’être, avec une centaine d’exposants, l’invité d’honneur de La Semaine Verte -la 80ème du nom- qui a attiré 1658 exposants en provenance de 68 pays. Ceci étant, la présence des opérateurs et des régions russes fut, comme ces dernières années, très importante, apparemment non remise en cause par l’embargo à l’œuvre dans l’autre sens ! La perte du débouché russe est pour l’agriculture et l‘agro-alimentaire lettons « une vraie catastrophe » : le prix du lait à la production y est passé de plus de 40 cents début 2014 à environ 20 cents début 2015. On y croit beaucoup au développement des productions « bio » et à celui des productions dites de niches, à l’échelle du pays … L’Allemagne est, à présent, le deuxième client de la Lettonie, derrière la Lituanie.

Cette édition 2015 de la Grüne Woche fut inaugurée par deux « débutants » dont le manque de « décontraction » fut largement souligné par la presse. : Christian Schmidt (CSU) Ministre fédéral de l’Agriculture et Michael Müller (SPD), le tout nouveau Maire de Berlin qui a succédé au réputé indéboulonnable Klaus Wowereit. Il faut dire que le Ministre fédéral s’était fait épingler quelques jours auparavant pour avoir laissé entendre que pour que l’économie allemande puisse tirer profit du formidable développement à venir du marché américain, il faudrait faire des concessions « par exemple que les Nürnberg Bratwürste  (NDLR : petites saucisses à griller, célébrissimes outre-Rhin !) puissent, le cas échéant, aussi être fabriquées à Chicago ». Pas de chance … car il n’avait manifestement pas été informé de ce que le Syndicat des fabricants de cette charcuterie de Franken (Franconie) en célèbre cette année le 700ème anniversaire et qu’elle bénéficie d’une IGP UE (indication géographique protégée par l'Union européenne)  !
  
C’est autour du slogan « pour une autre politique agricole / y en a marre de l’agriculture industrielle » que les très nombreux manifestants représentant plus d’une centaine d’organisations et d’associations (environnementalistes, consuméristes, agricoles, tiers-mondistes, d’initiatives citoyennes, …) ont, durant de nombreuses heures, réclamé « un droit universel à une alimentation saine à des prix abordables … fondé sur une agriculture durable assurant une rétribution équitable aux producteurs agricoles ». L’un des slogans les plus populaires de cette méga-manifestation de rues fut le refus de l’Accord de libre-échange TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) auquel travaillent actuellement l’UE et les Etats-Unis. L’un des nombreux Commissaires UE présents à Berlin, le lituanien Vytenis Andriukaitis (Santé & Sécurité Alimentaire) a, lui, lors d’une Conférence de Presse, expliqué que le projet TTIP peut encore très bien échouer, ajoutant qu’il est exclu que l’UE accepte de baisser le niveau de ses normes alimentaires : « les normes européennes en matière de sécurité alimentaire, de santé et d’environnement, ne sont pas sur la table de négociations » a-t-il conclu. Le Commissaire UE à l’Agriculture, l’irlandais Phil Horgan avait, de son côté, souligné que les producteurs de lait européens vont avoir à moduler individuellement le volume de leur production en fonction de l’évolution du prix payé par les laiteries, « tous les producteurs n’ayant pas besoin d’un prix identique pour s’assurer une marge », ajoutant qu’en tout état de cause l’Irlande augmentera globalement sa production …

LE RENDEZ-VOUS DU DBV (19.01.2015)
  
L’organisation syndicale des Producteurs Agricoles (à côté de laquelle existent aussi une organisation minoritaire ABL et, spécifiquement en production laitière, le BDM) avait, cette année, retenu une structure inédite pour son Forum Laitier annuel : trois Sessions au sein desquelles un Responsable d’entreprise laitière était « interviewé » conjointement par un Producteur de lait et un Journaliste professionnel, Sessions suivies d’un débat avec la salle (environ 200 participants). Les interviewés furent successivement H. Kamps / Président du Conseil de Surveillance de Theo Müller, sur le thème de l’internationalisation des entreprises laitières / S. Voss, Directeur au sein du Groupe coopératif DMK, sur le thème de la communication des entreprises laitières et, enfin, H. Holtorf, Directeur Général de Frischli Milchwerke (et Vice-Président du MIV), sur le thème des attentes des entreprises laitières vis-à-vis des producteurs.
  
Ce Forum a également été l’occasion pour le DBV de présenter son nouveau Directeur « Lait », Ludwig Börger.
  
Dans leurs interventions introductives J. Rukwied, Président du DBV et U. Fogart, Vice-Président du DBV en charge du lait ont, entre autres, rappelé que le DBV soutient sans faille la disparition des quotas qui n’ont apporté ni la stabilité des prix à la production (durant les 31 années qu’auront existé les quotas, les prix à la production ont varié de plus de 20cents/kilo), ni contribué au maintien du nombre d’exploitations laitières qui diminue annuellement de 3 à 4% depuis le début des années 1950. Depuis l’instauration des quotas  le nombre d’exploitations laitières a, en Allemagne, diminué de 79%. Pour les seules 10 dernières années, de 1995 à 2014 leur nombre est passé de 190.000 à moins de 78.000. Les quotas ont, en outre, induit pour les producteurs allemands plus de 3 milliards de coûts supplémentaires (super-prélèvement, achats et ventes de droit à produire, …) qui auraient sinon pu être investis pour moderniser la production et les exploitations. A l’avenir, face à une demande mondiale qui continuera d’augmenter, c’est la disponibilité en matière d’alimentation animale et de pâturages ainsi que les contraintes réglementaires, en particulier en matière d’environnement,  qui constitueront les facteurs limitatifs de la production. Plus que jamais, pour le DBV, les Pouvoirs Publics, européens et nationaux, doivent s’abstenir d’intervenir dans la gestion des marchés. Seul doit être maintenu -pour temps de crises aigues- un filet de sécurité fait d’intervention et de stockage privé, le cadre juridique actuel permettant en outre à la Commission de réagir de façon appropriée dans des cas extrêmes.
  
Pour D. Rukwied la fin des quotas ne changera pas grand-chose à la situation actuelle car les producteurs « actifs » sont déjà confrontés aux marchés depuis des années « même si beaucoup reste à faire pour approfondir et adapter les relations transformateurs-producteurs à ce nouveau cadre ».
  
Pour le Représentant du Groupe privé familial Müller le véritable défi actuel de l’entreprise est celui du management devenu international d’une entreprise de 21000 salariés et 26 Sites industriels dont 3 seulement où l’on parle allemand. Des réponses apportées aux questions posées on retiendra essentiellement que :
  • le développement des entreprises laitières sera international ou ne sera pas
  • pour les produits de type frais il faut s’implanter sur place, industriellement, sur les marchés (ou les segments de marché) en expansion. Müller l’est au Royaume-Uni, en Italie, en Pologne, en Russie, aux Etats-Unis. Et là, il faut peser au moins 15% des marchés en question
  • pour les commodités, par exemple sur la Chine, l’entreprise participe à l’augmentation des exportations depuis l’Allemagne
  • plus les marchés sur lesquels on s’installe sont matures, plus l’installation est longue et difficile, comme le montre l’expérience de l’entreprise (avec Pepsi-Cola) aux Etats-Unis, mais aussi l’échec actuel de Chobani au Royaume-Uni
  • en Allemagne et en Europe le nombre de producteurs de lait va continuer de diminuer « 80 vaches n’y suffisent plus »
  • le fait que le Groupe Müller ait à présent une véritable assise internationale doit sécuriser ses producteurs allemands … et non pas les déstabiliser.

Pour le Représentant du groupe coopératif DMK (ex-Nordmilch), en termes de communication, les manifestations monstres du week-end dans les rues de Berlin sont « irritantes tant elles agglomèrent des idées et croyances diverses, pour partie contradictoires » qui font qu’il est impossible d’y répondre directement. De ses réponses aux questions qui lui ont été posées on peut retenir que :
  • le Groupe s’est, depuis plusieurs années, engagé dans une communication « raisonnable » avec ses producteurs
  • celle-ci est adaptée en fonction des spécificités des exploitations des différents bassins laitiers dans lesquels le Groupe est présent
  • globalement, « notre politique est d’expliquer ce que l’on fait » tant aux producteurs qu’à la société civile. Mais « dire la réalité » ne suffit plus ! 
  • il faut prendre des initiatives « contenant de la substance en matière de communication » : DMK fait fonctionner un groupe de 20 producteurs qui va faire des propositions pour prendre en compte les demandes sociétales en matière de santé et bien-être animal, d’environnement, etc … Mais avant de communiquer il faudra savoir « pour de vrai » ce qui se passe sur chaque exploitation en matière de conduite des troupeaux et d’alimentation des animaux. Au stade actuel de connaissance en la matière, il apparait déjà que l’on ne pourra pas tirer vers le haut l’ensemble des producteurs.
  • les producteurs du Nord de l’Allemagne ont clairement pour objectif la croissance de leurs exploitations et le Groupe les accompagnera. Lorsque le prix payé était de 39 cents (1er semestre 2014) les 40% des producteurs ayant participé à l’exercice avait fait part au Groupe de leur intention d’augmenter leur production de 20% en 5 ans. L’interrogation en cours de renouvellement alors que le lait est à 28 cents semble quand même, aux premiers dépouillements, donner encore des intentions d’augmentation de l’ordre de 15%.
  • le Groupe s’insurge contre la volonté des enseignes de la distribution d’imposer des cahiers des charges spécifiques qui ont pour objectif de permettre ensuite des communications d’enseignes. L’objectif du groupe est d’asseoir la « qualité DMK » (ou Nordmilch). Pour ce faire il faut encore renforcer la marque Milram et … augmenter la taille de l’entreprise ! 

Pour le DG de Frischli, par ailleurs Vice-Président du MIV, il est indispensable de pouvoir, en termes de communication, montrer que la qualité commence au niveau de l’exploitation. C’est pourquoi il faut continuer de faire vivre et adapter le dispositif de certification QM-Milch né il y a 13 ans d’une coopération DBV-DRV-MIV : on a créé une norme « business to business » pour la relation producteur-transformateur, norme qui est alors utilisable tout au long de la chaîne de mise en marché, distributeurs et consommateurs finaux inclus. Les travaux d’adaptation se poursuivent avec le lancement programmé pour 2016 d’un module renforçant le chapitre « santé & bien-être animal » et, plus généralement la dimension « durabilité » (sustainability) dans ses volets économique, environnemental, social. L’objectif est de créer et de faire vivre une dynamique permettant d’asseoir une communication volontariste plutôt que de s’en voir imposer les thèmes par « l’opinion publique » ou ce qui est présenté comme telle.
  
Un consommateur inquiet n’est pas un bon « partenaire » … mais l’exercice permettant d’améliorer la situation demande « du souffle » car « dire ne signifie pas que l’on est entendu ; être entendu ne signifie pas que l’on est compris ; être compris ne signifie pas que l’on a convaincu… ».

LES RENDEZ-VOUS DU MIV (19 et 20.01.2015)

DÎNER DE GALA  DU MIV (19.01.2015)

C’est dans les ateliers de l’ancienne station d’épuration des eaux de la ville de Berlin, transformés en « musée à réceptions », que le MIV a, cette année, reçu les invités à son traditionnel dîner annuel de gala.
  
Peu d’interventions (les débats étant prévus pour le lendemain, voir ci-après). On retiendra principalement de celles de K.-H. Engel, le Président du MIV et de P. Blaeser, le Secrétaire d’Etat Parlementaire fédéral à l’Agriculture, les points suivants :
  
Pour le Président du MIV si l’année 2013 fut celle de tous les records (niveau de production et niveau de prix), au final, globalement 2014 n’aura pas été une mauvaise année, loin s’en faut même si le second semestre fut très différent du premier (le prix du lait moyen 2014 s’établit actuellement en Allemagne à un peu plus de 37 cents, sachant qu’il faut encore y incorporer décembre). Pour 2015 les perspectives sont mitigées et cette fois, c’est le second semestre qui devrait être meilleur que le premier. Sauf évènement(s) majeur(s) imprévisible(s), à ce stade, on peut tabler pour l’année 2015 sur un prix à la production de 30/31 cents avec, comme actuellement, une Allemagne du Nord où les prix à la production resteront inférieurs à ceux de l’Allemagne du Sud. Les « mega-trends » restent les mêmes malgré les contrariétés du moment, dont l’embargo russe : la population mondiale continue d’augmenter et aura besoin du lait européen en général, allemand en particulier. « Il était vraiment temps de sortir la production laitière européenne du carcan des quotas et des surcoûts qu’ils ont induits ». Seul un filet de sécurité doit effectivement être maintenu mais les Pouvoirs Publics ne doivent plus gérer ni même réguler les marchés. Leur intervention sur les marchés doit se limiter à aider les opérateurs économiques à prendre pied sur les marchés extérieurs en développement, le continent africain par exemple.

En écho, le Secrétaire d’Etat a rappelé que les quotas n’ont que trop duré : ils étaient la solution du moment au début des années 80, il est dommage qu’ils n’aient pas été supprimés dix ans plus tard, lors de la conclusion de l’Uruguay Round. Les quotas n’ont d’aucune façon ralenti le rythme de diminution du nombre de producteurs de lait en Allemagne (moins 79% durant la période !) –diminution qui va se poursuivre a-t-il martelé- et ont induits des coûts supplémentaires considérables.
  
Aucun regret ou catastrophisme donc, ni chez l’un, ni chez l’autre, qui serait venu gâcher le dîner !
  

ATELIER MIV « GRANDS TRANSFORMATEURS, CONSOMMATEURS DESORIENTES, PRODUCTEURS DE LAIT EN RESTRUCTURATION  » (20.01.2015)

La 10ème édition de cet Atelier d’une demi-journée a réuni plus de 200 participants, dont un certain nombre de parlementaires fédéraux et des Länder dans les locaux de la Représentation Permanente de la Bavière dans la capitale fédérale. Animée par le journaliste A. Richard, elle s’est articulée, après l’intervention introductive de K.-H. Engel le Président du MIV, autour des débats suscités par les quatre intervenants :

- R. Kloos, Secrétaire d’Etat à l’Agriculture
- M. Heubuch, Député européenne (Parti des Verts)
- G. Felssner, Président du DBV bavarois
- H. Holtorf, Dg de Frischli et Vice-Président du MIV
  
Le Président du MIV a martelé que l’avenir de la « Laiterie Allemagne » est entre ses mains … donc en de bonnes mains. Qui ne se laissent pas impressionner par ceux qui pratiquent l’extravagance, par exemple en évoquant un « tsunami laitier » … Il était temps, après 31 ans d’existence (une génération !) que le carcan des quotas disparaisse afin que les laitiers d’Europe puissent participer à la hauteur de leurs moyens à la croissance « lourde et longue » de la demande mondiale en lait et produits laitiers. Il est important que l’accord TTIP soit conclu car le marché nord-américain en développement constitue un marché considérable. Et l’Europe ne peut pas rester passive face à la conclusion, déjà bien avancée, d’Accords de ce type entre les Etats-Unis et les autres continents, groupes de pays ou pays.  
  
On retiendra essentiellement de cet Atelier que :
  
Pour le Secrétaire d’Etat fédéral à l’Agriculture, il faut une forte communication expliquant pourquoi et comment l’offre se concentre, tant au niveau de la production que de la transformation laitières. La volatilité qui est là pour rester y contribue et l’on peut tabler en Europe, pour les années à venir, sur un prix du lait à la production qui oscillera entre 30 et 40 cents. La gestion des coûts de production va vraiment devenir le facteur discriminant entre ceux qui réussiront et ceux qui ne réussiront pas. « Et que personne n'imagine un seul instant que l’on mettra en œuvre un quelconque instrument politique ou public pour combattre la volatilité ». Il faudra que les producteurs, comme dans le secteur du porc, se constituent des réserves de liquidités les bonnes années et, qu’en termes de revenus, on s’occupe à l’avance, d’ici 2020, de l’avenir des aides directes au revenu des producteurs. Pour le Secrétaire d’Etat il va sans doute falloir que producteurs et transformateurs revisitent leur relation, tant sur le fond que sur la forme. Suscitant un brouhaha dans l’auditoire, il s’est dit convaincu qu’une dimension « volumes » devra, directement ou indirectement, être introduite dans ladite relation … Et, en conclusion, d’enfoncer le clou : « la politique n’a plus et n’aura plus d’influence sur le niveau du prix du lait ».
  
Bravant un auditoire qui « l’attendait au tournant » la Parlementaire Verte européenne, ex-productrice de lait dans l’Allgaü du Sud de l’Allemagne, a, tout au long de sa présentation qui a suscité de nombreuses apostrophes de la part de l’auditoire, martelé que la seule chose qui importe pour les producteurs de lait est la marge que dégage pour eux, dans la durée, leur activité. Tout le répertoire pro-maîtrise de la production et « non à l’exportation, oui aux produits locaux » y est passé …
  
Le Président du DBV bavarois a évidemment, parfois rudement, pris le contre-pied soulignant à plusieurs reprises que ce qui restructure l’agriculture c’est le progrès technique et non pas les décisions administratives ou politiques. Alors que la population mondiale doublait, la production laitière mondiale aussi, l’Europe des quotas est, elle, durant toute une génération, restée bloquée. Les quotas c’était bien pour sauver l’UE de la banqueroute au début des années 80. Depuis le monde a changé … Les Pouvoirs Publics n’ont effectivement pas à gérer les marchés, mais ils ont et auront la responsabilité de concilier lesdits marchés avec les attentes sociétales, et ce dans les différentes parties du monde, mais aussi les différentes parties de l’Europe.
  
Pour le DG de Frischli, la restructuration va « évidemment » se poursuivre, tant au niveau des producteurs et des transformateurs. Il faut en faire, comme s’y essaie déjà le MIV, un thème positif de communication. Et en matière de communication il y faut du contenu !
  
Et, pour finir, la conclusion du Journaliste animateur de l’atelier : « Messieurs les Dirigeants des grandes organisations, ne perdez surtout pas le contact avec votre base ».


  
Philippe Jachnik
  21.01.2015



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