mercredi 25 mars 2015

6. Berliner Milchforum 12-13.03.2015



Voici, pour notre information à tous, un article recueilli par notre trésorier.

18 jours avant la fin des quotas :
atterrir sur les marchés !

Avec plus de 500 participants, c’est à nouveau « à guichets fermés » que c’est, cette année, déroulée cette manifestation de deux jours. Les organisateurs avaient été contraints, ces dernières semaines, de refuser bon nombre de participants …

Les principaux Sponsors (financiers !) de cette manifestation : Rentenbank / GEA / Tetra Pak / EEX / Elanco / Arla / DMK / Müller / Frischli / Apollo / BMI / Milchwerk egenberger / Hochwald / Uelzena / Karl Köllner GmbH (assurances), Veolia, Bosch ainsi qu’un certain nombre d’organismes laitiers des Länder (Mecklenburg-Vorpommern, Niedersachsen, Brandenburg, Nordrhein-Westfalen, MLUA Oranienburg, …).

La prochaine édition de cette manifestation aura lieu les 10-11.03.2016.

La première demi-journée fut, selon une tradition maintenant bien établie, consacrée à un thème spécifique, à savoir « Happy Cows, Happy Farmers : les conditions d’une production laitière moderne ». Elle fut suivie d’une réception et d’un dîner au cours duquel est intervenu Christian Schmidt, Ministre fédéral de l’Alimentation & de l’Agriculture (CSU).

Introduite par Udo Folgart, Vice-Président du DBV en charge –entre autres- du lait, elle fut animée par Björn Börgemann, en charge des relations publiques & de la presse au MIV. Y sont successivement intervenus :
- Katharina Kluge, en charge du Dossier bien-être animal au Ministère fédéral de l’Alimentation & de l’Agriculture
- Alfons Kerfeld, Président du Conseil de Surveillance du Groupe coopératif DMK (premier transformateur laitier allemand)
-Alexander Neubacher, Rédacteur au Spiegel (n°1 des Hebdomadaires en Allemagne)
- Leif Koch, en charge de la communication politique de l’ONG Weltierschutzgesellschaft
- Judith Siebers, agricultrice

Principaux points à retenir de l’après-midi « Happy Cows, Happy Farmers : les conditions d’une production laitière moderne » :

Comme l’ont montré, si nécessaire, les manifestations de rues à Berlin durant la Semaine Verte il y a quelques semaines « les vaches laitières et leur bien-être » sont à présent instrumentalisés en Allemagne sous la houlette de l’activisme de quelques ONG et trouvent régulièrement écho dans la presse, écrite et télévisée.

Le Responsable de l’Hebdomadaire Der Spiegel n’a pas hésité à expliquer que « journalistes & consommateurs comprennent de moins en moins l’agriculture avec, en toile de fond, une tendance pour un nombre croissant de personnes à faire de l’alimentation –au sens activité de se nourrir- une religion remplaçant ce qui, jusqu’à présent, tenait lieu de religions ». On comprend que l’on continuera de mourir … mais, tant qu’à faire, que ce soit « en bonne santé » et la conscience tranquille. D’où la question : « que fait de moi mon alimentation ? ». Le fait que le marketing d’une bonne partie des produits agricoles & alimentaires véhicule toujours encore une image surannée, voire romantique, de l’agriculture et de l’élevage ajoute évidemment à la confusion et aux incompréhensions. Il ne sert à rien de faire des procès d’intention à la Presse, il est par contre utile de s’entretenir ouvertement avec elle, de lui faire visiter exploitations et ateliers de transformation de répondre à ses questions … et à lui en poser ! Et, en tant que secteur économique, d’occuper le terrain de la communication institutionnelle, mais en communiquant sur la réalité de terrain et non pas sur des items passéistes.

La Responsable du Ministère fédéral de l’Alimentation et de l’Agriculture a expliqué que, contrairement à d’autres secteurs de la production agricole en général, de l’élevage en particulier, le secteur laitier ne fait pas l’objet de stipulations réglementaires précises en matière de bien-être des animaux. Plus qu’ailleurs, l’initiative est laissée aux producteurs (et à leurs organisations) pour mettre en œuvre des pratiques qui concourent à ce que les principes fondamentaux du bien-être des vaches soient respectés : le Ministère considère que cela représente un défi mais aussi une chance pour la profession.  Ceci étant, sur un certain nombre de points jugés sensibles (écornage, entravement, sort des veaux nouveaux-nés en particulier de sexe mâle, antibiotiques, …) des consultations sont en cours avec les organisations professionnelles et les organismes jugés représentatifs de la société civile et/ou de l’opinion publique.

Pour la productrice présente sur le podium (800 vaches laitières / 55.000 poulets / 13 salariés) la santé et le bien-être des animaux est la priorité puisqu’elle influe directement la performance économique de l’exploitation : « quand elles vont bien les vaches produisent plus de lait et un meilleur lait ». Là où le pâturage est possible, tant mieux. Là où il ne l’est pas ce n’est pas un problème, le confort des étables étant alors le facteur déterminant avec la qualité et la régularité de l’alimentation. Et l’on constate que là où elles ont le choix (étables dites ouvertes) les vaches ne passent généralement pas plus de 30 à 40% du temps dehors.

Pour l’ONG Welttierschutzgesellschaft (60000 cotisants / Secrétariat permanent de 12 personnes) les critères de réussite d’une production laitière moderne adaptée au monde d’aujourd’hui sont à la fois de nature économique, sociale, environnementale et de bien-être des animaux. Dans ce dernier domaine, l’ONG –qui porte un intérêt particulier aux vaches laitières- fustige l’entravement des animaux quand il est permanent, certaines pratiques d’écornage, la recherche de rendements laitiers croissants –en particulier via une alimentation trop riche- qui pèse sur le bien-être des vaches et en raccourcit la vie. L’organisation milite en outre pour que, dans toutes les situations où c’est possible, les vaches puissent aller ou avoir le choix d’aller au pâturage.

Pour le Dirigeant de DMK, durabilité en général, bien-être des vaches laitières en particulier ne sont pas des problèmes pour les producteurs mais, au contraire, des facteurs-clefs de leur réussite économique.

Points communs à tous les intervenants, soulignés à plusieurs reprises dans le débat avec la salle :
- la qualité du bien-être animal n’est d’aucune façon automatiquement inversement proportionnelle à la taille de l’exploitation … au contraire : la qualité du management du troupeau augmente généralement avec la taille du troupeau.
- le secteur professionnel laitier doit devenir pro-actif, de façon coordonnée, en matière de communication sur le thème du bien-être des vaches laitières.

NDLR : pour les plus branchés d’entre vous … vous pourrez retrouver ce dossier aux Journées énergisantes 2015 du BTPL des 19 & 20 novembre à Saint-Etienne « Comment concilier rentabilité, bien-être de l’éleveur et confort de l’animal » !

Principaux points à retenir de l’intervention du Ministre fédéral de l’Alimentation & de l’Agriculture :

- le « courant » passe bien avec le nouveau Commissaire Phil Horgan, en particulier pour démanteler « la bureaucratie qui oppresse les producteurs agricoles européens » (NDLR : comme il était réputé être bien passé -jusqu’à récemment- entre l’ex-Commissaire Dacian Ciolos et « la France »)
- il y a 31 ans le concept de maîtrise de la production promu par les professionnels et les pouvoirs publics allemands (contre l’avis de la France) était le bon : depuis, il a « déçu » … et, en tout cas, n’a pas tenu ses promesses dans un environnement qui, lui, a bien changé : qui aurait, à l’époque, prédit que les moins de 20% de producteurs allemands ayant survécu aux quotas produisent plus de lait que les 100% présents il y a 31 ans, et ce à présent « au prix mondial » …
- « quand l’intervention de l’Etat remplace le jeu des marchés cela ne marche pas » (NDLR : salves d’applaudissements d’un public largement composé de producteurs de lait, y compris de Représentants du BDM qui ne se sont pas privés d’intervenir dans les différents débats)
- les pouvoirs publics européens, fédéraux & des Länder ne doivent intervenir que dans les situations de marchés « extrêmes ».

Introduite par Karl-Heinz Engel, Président du MIV (DG du Groupe coopératif Hochwald) et conclue par Udo Folgart, la seconde journée s’est articulée autour de sept interventions :

- Quotas : un coup d’œil en arrière / Werner Rüther, Directeur de l’Association laitière de Niedersachsen
- Les marchés laitiers après la disparition des quotas / Monika Wohlfarth, ZMB
- L’économie  allemande dans un monde « multilatéralisé » / Felix Neugart, Chambre de Commerce & d’Industrie
- Que peut apprendre le secteur laitier de l’expérience du secteur des céréales en matière d’achats à terme / Robert Theis, Agent commercial & boursier
- Mon exploitation post-quotas / Richard Reiss, Agriculteur
- Ma laiterie post-quotas / Hans Holtorf, DG Frischli
- L’économie laitière européenne dans la concurrence internationale / Jack F. Baines, Président d’Eucolait.

Dans son allocution introductive K.-H. Engel a estimé qu’après 31 ans de quotas (qui auront duré presque aussi longtemps que la RDA -40 ans- n’a-t-il pu s’empêcher d’ajouter !), l’année 2015 est réputée devoir être intéressante après deux années, 2013 & 2014, exceptionnelles, de l’avis de tous. A présent le vrai défi est celui de la gestion de la volatilité, en amont pour les intrants, au niveau du prix du lait en aval. Il a une nouvelle fois fustigé « les gens et les organismes » qui continuent d’évoquer, pour la production laitière, catastrophes ou tsunamis, ce qui dénature totalement la réalité et est contraire aux intérêts des producteurs : « pour qui roulent ces gens ? » a-t-il conclu …  

Quotas : un coup d’œil en arrière : Les quotas n’ont, en Allemagne, d’aucune façon, permis un ralentissement de la diminution du nombre de producteurs laitiers : le rythme de cette diminution fut de 27% pour la décennie 1955-1965, de 43% pour 1965-1975, de 37% pour 1975-1985, de 44% pour 1985-1995, de 46% pour 1995-2005, de 30% pour 2005-20014 ! Ils n’ont pas non plus permis, dans la durée, de mettre en œuvre une politique dynamique de prix comme en rêvait le Ministre fédéral de l’Agriculture d’alors, le bavarois Kiechle. Ceci étant, à l’époque, ce fut sans doute, ponctuellement, après l’échec de toutes les autres tentatives –dont la taxe de coresponsabilité conçue en 1977- de brider une production laitière qui explosait sans rapport avec ce qu’était alors l’évolution des marchés … la « moins mauvaise des solutions ». L’erreur a été de prolonger, à plusieurs reprises (de 4 ans jusqu’en mars 1993, puis de 7 ans jusqu’en mars 2000, puis de 8 ans jusqu’en mars 2008 et enfin de 7 ans jusqu’en mars 2015) le dispositif, au-delà des 5 années initialement prévues alors que la situation mondiale elle, ne cessait d’évoluer, et cela de plus en plus rapidement. Ceci étant, il aura quand même aussi fallu 8 années de débats internes au DBV pour que celui-ci se déclare clairement, le 29.06.2007 (Congrès de Bamberg), en faveur d’une disparition « programmée 5 ans à l’avance » des quotas. Durant les 31 années de quotas les producteurs allemands auront versé à Bruxelles 1.9 milliards€ au titre du super-prélèvement et les travaux qui ont été menés pour évaluer le surcoût global qu’ont imposé ces 31 années de quotas à la filière, en incluant les coûts de gestion publique et privée du dispositif, aboutissent, pour la seule Allemagne à … 15 milliards€ ! Il était temps « d’arrêter la machine qui « offrait sur un plateau » la demande mondiale à nos concurrents nord-américains et de l’hémisphère sud alors que l’Europe est, globalement, la mieux placée pour produire du lait durable » …

Les marchés laitiers après la disparition des quotas : l’inoxydable Monika Wohlfarth a rappelé qu’en 2014 la production laitière a atteint des records en Allemagne (31.4 Mt, +3.5%), dans l’UE (+4.6%, la précédente augmentation annuelle la plus élevée ayant été, avec 3.5%, l’année 1983 où tout le monde voulait -dans l’UE d’alors- se positionner pour la ligne de départ des quotas !) et dans le monde (+ 20 Mt). Depuis le début de l’année 2015 on note un net ralentissement de la production à l’exception de la Pologne qui se dirige vers un fort dépassement de son quota pour la dernière année d’existence de celui-ci. Sur les marchés internationaux les importations chinoises n’ont cessé de progresser depuis 2009 (passant de 288.000 t à plus de 400.000 t) y compris pour le beurre et les fromages, mais sont, depuis le début 2015 orientées à la baisse, restant quand même au niveau de 2013 ! Pour ce qui est de la Russie, ZMB estime que depuis l’embargo d’août dernier par rapport à la même période de l’année précédente la Russie a diminué ses importations de 81.000 t pour les fromages, de 27.000 t pour le lep et de 12.000 t pour le beurre, le Belarus, l’Argentine et … l’Ukraine voyant leurs exportations y augmenter. Pour l’Allemagne, la perte de 50% enregistrée pour les exportations de fromages a été compensée essentiellement par la Corée du Sud, les Etats-Unis, le Japon, l’Egypte, l’Algérie, le Belarus le Maroc, les Emirats et l’Afrique du Sud. Et la baisse de l’€ qu’implique la politique de la Banque Centrale Européenne (BCE) -sous la houlette de l’italien Dragi- qui a, par ailleurs, de fâcheuses conséquences, est favorable aux exportations. Pour ce qui est du marché UE en général, allemand en particulier, il « frémit » actuellement avec de légères orientations à la hausse dans le hard-discount pour les fromages et, plus surprenant, le beurre … Pour l’avenir, on notera que moins de 3% de la production laitière mondiale seront soumis à une maîtrise administrative de la production dès le mois prochain (Canada, Israël, Japon, Norvège) contre près de 30% jusqu’à présent. On notera aussi que de 2000 à 2014 la Nouvelle-Zélande a, en moyenne, augmenté sa production de 3.7% /an avec des évolutions en dents de scie, les Etats-Unis de 1.5% mais là de façon régulière. ZMB note que concernant l’avenir l’Allemagne, les Pays-Bas, le Danemark et plus encore l’Irlande s’équipent pour traiter plus de lait, la France, second producteur de l’UE se singularise, elle, en matière de relations « producteurs-transformateurs » par la mise en œuvre de contrats à +/- 5 ans comportant des notions de quantités, voire de prix A/B. Globalement, la production laitière européenne va continuer d’augmenter et les transformateurs d’investir pour la traiter, le principal défi étant de gérer la volatilité au niveau de l’ensemble de la filière et non pas d’en concentrer les effets sur un seul maillon de celle-ci.

L’économie allemande dans un monde multilatéralisé : l’Allemagne est, de loin, tous secteurs économiques confondus, le champion mondial des exportations qui pèsent 50% de son PIB (contre 28% pour la France et moins de 20% pour le Japon !). Les exportations allemandes sont également très diversifiées au niveau géographique : le plus gros client, en l’occurrence la France, n’en pèse que 9.6% (alors que pour les Etats-Unis, par exemple, le Canada pèse près de 20%). L’intervenant a estimé que l’UE, emmenée par l’Allemagne, doit être pro-active en matière de négociations commerciales internationales, que ce soit au niveau multilatéral –bloqué ces temps-ci !-, régional ou bilatéral : dans ce domaine, on ne peut se reposer sur ses lauriers au risque de voir les autres prendre votre place. Si le TTIP venait à être conclu (ce sera long car on en est encore à un niveau très préliminaire) il concernerait 40% du PIB mondial, 30% du commerce mondial et près de 12% de la population mondiale).

Que peut apprendre le secteur laitier de l’expérience du secteur des céréales en matière d’achats à terme ? Plus de Conférence ou de Séminaire dans la lactosphère européenne sans que le sujet des marchés à termes ne figure à l’ordre du jour, plus encore que celui d’éventuels dispositifs assuranciels des marges. Pour l’intervenant les acteurs de l’économie laitière ont encore un « sacré bout de chemin à faire » pour aborder sereinement la problématique. Pour lui, la toute première condition est que lesdits acteurs mettent de côté leurs « émotions » politiques, syndicales, sociales ! Les dispositifs dont il est question n’ont aucunement pour objectif de maximiser le résultat économique, la marge de l’opérateur concerné : ils sont faits pour diminuer les conséquences de la volatilité … lorsque, et seulement lorsque, l’opérateur en question décide de s’en servir. Pour le reste, savoir qui des producteurs (quand ils sont « gros »), de structures les regroupant, ou des transformateurs (coopératifs ou privés) pourrait ou devrait inclure cet outil, parmi d’autres, dans la conduite de son business … c’est ouvert ! Cet outil, avec ses trois composantes « prix-localisation-moment déterminé » se positionne au cœur de la gestion de l’interface offre-demande : « la structure des filières laitières, la nature de la relation producteurs-transformateurs ne doivent pas préempter un effort d’intelligence pour comprendre ce dont il s’agit ». Si producteurs et transformateurs laitiers sont capables, lorsqu’ils y voient un intérêt, à pratiquer les achats à terme pour leurs amonts (intrants de leur activité) pourquoi s’en priveraient-ils, a priori, pour leur aval ? Au cours du débat nourri qui a suivi sa présentation l’intervenant a indiqué que son expérience des autres secteurs de la production agricole le conduit à penser qu’aujourd’hui en Europe « un producteur qui ne gère pas un cheptel d’au moins 200 vaches n’a pas d’avenir économique ». Et de conclure que la problématique devrait progressivement se décanter puisqu’on aura de plus en plus de lait et de moins en moins de producteurs. NDLR : remous dans la salle …

Mon exploitation post-quotas : Richard Reiss qui dirige dans l’ex-RDA une exploitation « pluri-familiale » de 1150 vaches laitières (sur 2000
ha dont 1600 en location) -dont le lait va au Groupe coopératif DMK- a expliqué que l’exploitation est, en fait, sortie des quotas il y a cinq ans, en rachetant systématiquement, aussi longtemps que cela a été possible, du droit à produire afin d’être « bien placée » sur la ligne de départ de l’après-quotas. Les marges dégagées ne sont pas distribuées mais systématiquement réinvesties : l’investissement / place dans l’étable s’établit présentement à 7000€. La méga-exploitation est indépendante en matière d’énergie. Tous les efforts visent à améliorer encore :
- le niveau technologique de la production laitière
- le bien-être des vaches (et leur longévité) … et pareil pour les personnes qui travaillent sur l’exploitation
- les procédures de contrôles et la gestion des risques
Conclusion formulée par ce producteur de lait à l’adresse de ses collègues : « Lieferst Du noch oder verkaufst Du schon Milch ? » (NDLR : « Livres-tu encore le lait ou bien le vends-tu déjà ? »)

Ma laiterie post-quotas : le Dirigeant du Groupe privé Frischli (créé en 1901) -par ailleurs Vice-Président du MIV- qui transforme près de 850 millions de litres de lait sur trois Sites industriels estime, sur la base des indications qui lui ont été fournies par les 1330 producteurs livrant à l’entreprise, qu’il en transformera près de 1.1 milliard de litres dans six ans, en 2021. La matière première lait pèse 50 à 70% du c.a. de l’entreprise. L’export, lui, ne pèse actuellement que 10% du c.a. de l’entreprise mais a vocation à se développer fortement. L’avenir est plutôt prévu en termes d’alliances que de fusions-acquisitions.

L’économie laitière européenne dans la concurrence internationale : dans un allemand impeccable le belge Jack F. Baines, PDG de la société de négoce du même nom à Antwerpen et Président d’Eucolait (500 membres dans 16 Etats-membres de l’UE & des membres associés aux Etats-Unis, au Japon et en Nouvelle-Zélande) a, malgré le « LSS » (Last Speaker Syndrom) présenté une série d’intéressantes images ppt détaillant les parts des uns et des autres
dans le commerce international des produits laitiers, respectivement en 2007 et 2014. Durant cette période, la consommation / habitant a, au niveau mondial, diminué de 11% en termes d’équivalents-lait alors que la demande globale ne cesse d’augmenter. La part de l’UE est passée de 34% à 32.7%, celle de la Nouvelle-Zélande de 33.1% à 33.7% (avec une domination pour le beurre, le butteroil, la poudre grasse), celle des USA de 17% à 21.8% et celle de l’Australie de 10% à 5.8%. Devant « l’activisme promotionnel » des Etats-Unis (USDEC qui, à côté de l’animation de son Site Web, organise –entre autres- une grande Conférence de promotion des produits laitiers US à Singapour les 16 & 17 avril prochain) et de la Nouvelle-Zélande (« Pure as New-Zealand »), le Président d’Eucolait s’est réjoui de ce qu’à compter de décembre prochain les fonds européens disponibles pour la promotion des produits alimentaires de l’UE-28 sur les marchés tiers seront multipliés par trois pour dépasser 200 M€ … tout en regrettant qu’à ce stade il n’y ait pas de projet laitier européen d’envergure et que la Commission soit engoncée dans une grande passivité en la matière … Suite à une remarque soulignant que les « agissements » de M. Dragi (BCE) qui ont pour conséquence une baisse de la valeur de l’€ sont susceptibles de plus aider les exportations que des activités de promotion, Jack F. Baines a expliqué que sur les marchés émergents et nouveaux consommateurs de produits laitiers il faut asseoir le haut niveau de la qualité des produits laitiers européens … En conclusion il a présenté un vibrant panégyrique du négoce européen des produits laitiers qui a déjà largement fait ses preuves sur les marchés internationaux à une époque où, le développement passant par l’export pays tiers, « tous les transformateurs se découvrent une vocation exportatrice » sans se demander si ce ne serait pas mieux fait par d’autres pour leur compte … Une documentation institutionnelle visant à mettre en avant le savoir-faire du Négoce européen des produits laitiers est en voie d’achèvement dans le cadre d’Eucolait et commencera à être diffusée très prochainement.

NDLR : dans les couloirs et durant les pauses de cet événement de nombreux thèmes d’actualité étaient bien sûr évoqués, au premier rang desquels le paiement à venir du super-prélèvement (estimé à +/- 1 milliard€ par la Commission UE, somme qui n’était pas incluse dans les prévisions budgétaires de celle-ci) au titre de la Campagne sur le point de s’achever, la dernière de l’ère quotas alors qu’il est question de « soft-landing » depuis des années … On ne peut que regretter la position figée des Pouvoirs Publics des Etats-membres qui ne sont pas en situation de dépassement était, sur ce thème, le leitmotiv à Berlin. Y compris dans le cadre du projet de permettre, éventuellement, un échelonnement du paiement sur trois ans …


                                                                                                      Philippe Jachnik
                                                                                                         14.03.2015





Assemblée générale ordinaire du 27 février 2015


COMPTE RENDU

DE L’ASSEMBLEE GENERALE ORDINAIRE

DU 27 FEVRIER 2015


Après convocation de ses membres dans les conditions prévues par les statuts, l’Assemblée générale ordinaire de l’association « Comité de Jumelage Plomelin-Betziesdorf/Kirchhain » s’est tenue le vendredi 27 février 2015 à 20 heures 30 à la Maison pour Tous de Plomelin. 

L'assemblée est présidée par M. Dominique Le Roux, Président de l'association, et le secrétariat assuré par Mme Renée Le Floc’h, Secrétaire.

En préambule, le Président salue l’ensemble des membres présents, en particulier Monsieur Jérôme Gaveau, adjoint au Maire et représentant celui-ci, empêché, accompagné de Madame Christiane Le Berre, conseillère municipale déléguée à la culture. Il constate que 23 membres de l’association sur un total de 27 sont présents ou représentés. Trois pouvoirs ont été remis au bureau préalablement à la réunion. Aucun quorum n’étant prévu par les statuts, l'assemblée, régulièrement constituée, peut valablement délibérer et prendre des décisions à la majorité simple requise.

Il procède ensuite à la lecture de l’ordre du jour : 
  • présentation et approbation du rapport moral
  • présentation et approbation du rapport financier et quitus au trésorier
  • renouvellement du conseil d’administration et du bureau directeur
  • points particuliers.


1 Rapport moral

Présenté par Dominique Le Roux, le rapport moral dresse l’inventaire des événements et activités qui ont jalonné l’année écoulée depuis la dernière Assemblée générale du 21 février 2014. 

Il rappelle au début de son intervention qu’au soir de l’Ascension, le jeudi 29 mai, Louise Le Guichaoua nous quittait et laissait un immense vide au sein du comité de jumelage Plomelin-Betziesdorf. Il faut dire qu’elle en était membre depuis des années et des années et qu’elle y avait fait montre d’une disponibilité de tous les instants. Il demande que chacun ait une pensée à son intention. 

1.1 Ragoût de choux

La traditionnelle soirée « Ragoût de choux » du Comité a eu lieu le 11 avril 2014. En raison de l’indisponibilité de Lucien Louarn, c’est le traiteur de la commune, Fañch Lucas, qui a été retenu pour nous préparer ce repas convivial. Elle a permis de réunir 20 membres de l’association dans une ambiance toujours aussi chaleureuse.

1.2 Mondial Pupilles

Le Comité a participé dans les mêmes conditions qu’en 2012 à l’accueil de l’équipe des jeunes footballeurs de Kirchhain et de leurs accompagnateurs lors de leur venue à Plomelin pour le Mondial Pupilles. C’est ainsi donc que le Comité du Mondial s’est chargé de l’hébergement des jeunes et le Comité de Jumelage, de celui des adultes.

1.3 Séjour linguistique

Par l’intermédiaire de notre Comité, Laïs Lancien, fille de Dominique et Michel, membres, avait effectué un séjour à Kirchhain pendant l’été 2013. Elle avait été hébergée par une famille de notre commune jumelle et cela l’avait incitée à choisir l’allemand en première langue à son entrée en classe de seconde. Elle y est retournée en 2014, du 1er juin au 13 juillet, et y a été scolarisée dans le cadre du programme Brigitte Sauzay. Hébergée dans la même famille, elle en est rentrée plus que ravie d’avoir amélioré ses connaissances en langue allemande et d’avoir pu appréhender « sur le tas » la culture de notre partenaire.

1.4 Forum des associations 

Le « Forum des associations » s’est tenu le 6 septembre 2014 à la salle socioculturelle. Comme les années passées, le Comité de jumelage y a participé pour y présenter l’éventail de ses activités. Malheureusement, personne n’est venu grossir nos rangs. Le Président remercie ceux qui l’ont aidé à tenir le stand.

1.5 Cinquième « Fête de la Bière » à Plomelin

La cinquième Oktoberfest a eu lieu à Plomelin le samedi 4 octobre. La tradition a été respectée et cette année encore la salle était comble, comme à l’habitude pourrait-on dire. 

Une importante délégation de Betziesdorf avait fait le voyage pour l'occasion. Ils n'étaient pas moins de neuf et ils nous ont fait la surprise d'arriver en costume traditionnel bavarois. Nous les remercions infiniment d'avoir fait tant de kilomètres pour passer ce moment avec nous. Le comité de jumelage Quimper-Remscheid était également représenté en la personne de sa présidente, Michelle Cap, et de son trésorier, Philippe Louarn, accompagnés d'une demi-douzaine de membres.

1.6 Dorffest à Betziesdorf

Betziesdorf a organisé le samedi 11 octobre 2014, sous l’impulsion d’un petit groupe de bénévoles, sa première « Dorffest » ou « Fête du village ». L’idée était de faire en sorte que la population se retrouve en famille et entre amis pour un rallye touristico-humoristico pédestre dans les rues du village l’après-midi et pour un repas en commun dans une ambiance musicale le soir. Et pour une première, on peut dire que cela a été une réussite puisque quelque 25 équipes de 4 à 6 personnes avaient pu être constituées.

Invité à cette manifestation, notre comité y était représenté par petit groupe de neuf membres qui avaient fait le déplacement pour l’occasion. Partagés en deux équipes, il fallait arpenter les rues du village à la recherche des réponses à un quizz et prendre part aux différents jeux proposés par six associations de la commune, dont le club canin, l'association des pompiers, la chorale masculine et le groupe folklorique. Le jeu proposé par les pompiers consistait à faire fonctionner une ancienne pompe utilisée à la fin du 19ème et au début du 20ème siècle. Et c’est une des deux équipes plomelinoises qui a réalisé le meilleur score. 

Le rallye se déroulait selon une formule bien connue, celle de l'Ecole des Fans. Ainsi donc, toutes les équipes ont gagné et chaque participant a reçu une médaille qui lui rappellera cette belle journée.

1.7 Le Téléthon

Comme tous les ans, le Comité a participé le samedi 6 décembre 2014 à la journée Téléthon organisée au niveau de la commune. 
Cette année encore, deux opérations avaient été proposées pour recueillir des fonds et les deux avaient été retenues par le comité « Force T » de Plomelin. La première, sur une idée de Liliane Brunet, consistait à proposer à la vente des confitures « maison », fabriquées par elle-même et par Alain Feunteun. La seconde, c’était le « repas du Téléthon » organisé le samedi soir dans la salle socioculturelle en collaboration avec Fañch Lucas, le traiteur de la commune. 
Au final ce sont encore près de 1.500 euros que ces deux opérations ont permis de récolter au profit de l’AFM Téléthon. 
Le Président tient à remercier très chaleureusement ceux qui ont participé à ces actions. 

À l’unanimité, les membres du Comité de Jumelage présents approuvent le rapport moral du Président.

2 Rapport financier

Le Trésorier, Serge Le Doaré, ayant été retardé suite à un « accident de personne » sur la voie de chemin de fer entre Rennes et Quimper, le rapport financier de l’année écoulée est présenté par le Président. 

En début d’année, le compte de l’association présentait un solde créditeur de 4.475,93 €. En fin d’année, il était de 6.282,41 €. La trésorerie s'est donc améliorée de 1.806,48 €. 
Le Président souligne qu’il convient de garder présent à l’esprit que dans cette somme se trouvent les provisions pour le voyage de cette année en Allemagne et pour la célébration du cinquantenaire du jumelage en 2016. Pour mémoire, le voyage de 2011 avait occasionné pour le comité une dépense de 3.800 € et l’accueil de nos amis allemands en 2013 autant. En prenant des bases similaires, on peut imaginer que le voyage de cette année et l’accueil des Allemands en 2016 pour le cinquantenaire engendreront 4.000 € de dépenses chacun, soit donc 8.000 € au total. Il est clair que sans les subventions annuelles allouées par la municipalité et sans les rentrées d’argent liées à la fête de la bière, les finances du comité ne permettraient pas d’envisager l’avenir avec sérénité.

Pour préciser les idées concernant l’exercice 2014, le Président apporte les indications suivantes aux membres de l’association.

Au titre des recettes :
  • Le montant de la subvention municipale s’est élevé pour l’année 2014 à 1.400 €.
  • L’organisation de la « Fête de la Bière », quant à elle, a permis de réaliser un bénéfice de 1.527,65 €, légèrement inférieur à celui de l’an passé. Cela s’explique essentiellement par une moins grande consommation au niveau du bar. 
  • Les cotisations des membres ont permis de recueillir 150 €. Il est proposé de maintenir le montant de la cotisation annuelle pour les membres de l’association à 10 € par famille et à 5 € pour les personnes seules.
  • Les intérêts des sommes placées sur le Livret bleu s’élèvent pour 2014 à 48,74 €.

Au titre des dépenses :

  • Le montant cumulé des cotisations diverses, assurance et frais bancaires s’élève à un peu moins de 150 €.
  • L’organisation du ragoût de choux a coûté approximativement 130 €.
  • Le comité a contribué à hauteur de 325,50 € au voyage de la délégation qui a participé à la Dorffest à Betziesdorf.


À l’unanimité, les membres du Comité de Jumelage présents approuvent le rapport financier du Comité et donnent quitus au Trésorier pour sa gestion des comptes. Le montant des cotisations annuelles reste inchangé.

3 Points particuliers - Projets

3.1. Ragoût de choux

Afin de consolider les liens établis entre les membres de l’association et de les tenir informés sur les avancées des projets de l’année 2015, le Président propose d’organiser une soirée « ragoût de choux » en deuxième quinzaine d’avril. Les membres présents approuvant cette idée, il entreprendra les démarches pour réaliser ce projet.


3.2. Déplacement des jeunes du club de basketball à Kirchhain

Comme cela avait été fait en 2013 pour l’école de foot, le comité s’est lancé dans le projet d’accompagner les jeunes basketteurs et basketteuses de Plomelin à Kirchhain pendant les vacances scolaires de printemps. La tranche d’âge concernée est celle des moins de 13 ans. Le TSV va mettre sur pied, le deuxième week-end d’avril, un tournoi de basketball auquel les jeunes de Plomelin seront invités à participer. Par ailleurs, un programme de visites culturelles sera également proposé. Afin de rendre le coût du voyage économiquement supportable pour les familles, une subvention a été sollicitée auprès de l’Office franco-allemand pour la jeunesse. Celui-ci a annoncé qu’il attribuait 3.201 € au comité pour la réalisation de ce projet. L’ASP et le Comité de jumelage apporteront chacun une contribution de 500 €. La présidente du club de basket s’est également tournée vers la municipalité pour obtenir une petite aide et sa demande est actuellement à l’étude.

3.3. Voyage à Betziesdorf en 2015

Cette année une délégation de Plomelin se rendra à Betziesdorf pendant la deuxième quinzaine du mois d’août. Le programme des activités reste à définir dans le détail mais d’ores et déjà il est envisagé :
  • Mardi 18, départ de Plomelin à 5 heures - Etape à Bruxelles
  • Mercredi 19, visite de l’Atomium le matin. Poursuite du voyage l’après-midi pour arriver à Betziesdorf vers 19 heures
  • Jeudi 20 au dimanche 23, séjour à Betziesdorf – Programme des activités non encore arrêté
  • Lundi 24, départ vers Dresde - Visite de la faïencerie de Meissen l’après-midi
  • Mardi 25, visite guidée de la ville de Dresde et du parc du château de Pillnitz
  • Mercredi 26, retour vers la France - Etape à Reims
  • Jeudi 27, retour à Plomelin

3.4. Dorffest à Betziesdorf 

Nos amis de Betziesdorf envisagent de reconduire cette manifestation cette année. Elle doit avoir lieu le samedi 19 septembre. Nous essaierons de voir dans quelle mesure il nous sera possible d’y participer à nouveau.

3.5. « Fête de la Bière » en 2015

En 2015, la « Fête de la Bière » aura lieu le samedi 10 octobre. Gunther Decker a d’ores et déjà indiqué qu’une délégation de Betziesdorf y participerait et qu’il essaie de convaincre Bernd Feußner et ses musiciens d’en faire partie.

3.6. Blog du Comité

Le Comité de Jumelage a un « blog » que chacun peut consulter à sa guise. Son adresse est http://www.plomelin-betziesdorf.blogspot.fr/. Pour y accéder, il suffit d’écrire « Plomelin-Betziesdorf » dans la fenêtre de son moteur de recherches pour que le lien soit proposé. Pour alimenter ce « blog », le Président est preneur de toute idée nouvelle. Le Trésorier indique qu’il transmettra un compte rendu concernant les aspects laitiers de la « Grüne Woche » de Berlin, la « Semaine Verte », en quelque sorte un « Davos agricole ».

3.7. Téléthon

Tout le monde a pu en prendre connaissance dans la presse, le comité local d’organisation du Téléthon a décidé de jeter l’éponge. Si personne ne reprend à son compte l’organisation de cette opération, il n’y aura plus rien à Plomelin. Dans le cas contraire, le comité de jumelage se mettra à la disposition de la nouvelle équipe.

4 Renouvellement du conseil d’administration et du bureau directeur
  • Membres de l’association (par ordre alphabétique) :  

- Liliane et Bernard Brunet
- Laurence et Vincent de Visme 
- Marie-Claire et Claude Draoulec
- Emilienne et Alain Feunteun
- François Hélias 
- Jean-Yves Kerguelen
- Dominique et Michel Lancien
- Marie-Laure et Bernard Le Bihan
- Françoise et Serge Le Doaré 
- Renée et Louis « Bill » Le Floc’h 
- Marie-Thérèse Le Gallic 
- Monique Le Rhun
- Elisabeth et Dominique Le Roux 
- Marie-Jeanne et Lucien Louarn
- Gwenaëlle Pelliet
- Louis Poullelaouen
- Christiane Raphalen

  • Conseil d’administration (par ordre alphabétique) 

- Bernard Brunet
- Laurence de Visme
- Serge Le Doaré 
- Renée Le Floc’h 
- Marie-Thérèse Le Gallic
- Dominique Le Roux 
  • Bureau directeur

Les élections du bureau directeur ont donné les résultats suivants :
- Dominique Le Roux reste Président
- Bernard Brunet reste Vice-président 
- Serge Le Doaré reste Trésorier
- Renée Le Floc’h reste Secrétaire

L’assemblée générale est levée à 21 heures 50 et le pot de l’amitié est offert aux personnes présentes.


   La Secrétaire                                                                          Le Président
Renée Le Floc’h                                                                  Dominique Le Roux


mercredi 11 mars 2015

Grüne Woche in Berlin


Pour l'information de tous, notre trésorier nous propose cet article de M. Philippe Jachnik, daté du 21 janvier 2015. M. Jachnik est consultant international en économie et politique laitière et conseiller du Directeur général du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière. Son article nous présente un compte rendu des interventions faites à Berlin lors de la Grüne Woche par les hautes responsables de l'industrie laitière outre-Rhin.  

 L’EDITION 2015 DE LA SEMAINE VERTE DE BERLIN

(16-25.01.2015)

… ET LES LAITIERS






QUE RETENIR DES TROIS RENDEZ-VOUS LAITIERS ?

CELUI DU DBV (Deutscher Bauernverband)

CEUX MIV (Milchindustrie-Verband)
  
La « Laiterie Allemagne » début 2015 :

77.669 exploitations laitières
4.3 millions de vaches laitières
55.5 vaches par exploitation
production totale 32.2 MT de lait
142 transformateurs* laitiers employant 31100 salariés
(*entreprises de plus de 50 salariés)
c.a. 25 .5 milliards €
produisant :
8.7 MT de plf dont 5.1MT de laits de consommation
2.4 MT de fromages
0.8MT de fromages frais
0.5MT de produits secs
0.5MT de beurre

C’est sous un grand ciel bleu et par un grand froid, mais avec plus de 25.000 manifestants dans les rues de Berlin le samedi 17 janvier (chiffre officiel de la police, plus de 50.000 selon les organisateurs !) qu’a débuté l’édition 2015 de ce « Salon-Foire agricole » qui se targue d’être le plus important au monde et revendique, en outre, depuis quelques années, l’appellation de « Davos Agricole », tant sont nombreux les hauts Responsables agricoles professionnels mais aussi gouvernementaux du monde entier qui ont pris l’habitude de s’y retrouver, y compris en provenance des instances dirigeantes de l’UE, de la FAO et de la Banque Mondiale. Plus de 70 Ministres de l’Agriculture étaient présents à Berlin cette semaine ! Entre autres, celui de Russie, Nikolaj Wassiljewitch Fjodorow qui a examiné avec son collègue allemand comment « le moment venu » la coopération entre les Services vétérinaires des deux pays pourra reprendre son cours normal. Et, de leur côté, Allemagne, Autriche et France (FranceAgriMer) y ont annoncé vouloir entamer entre elles un véritable échange de données de marchés (lait, viande, céréales) afin de rendre ceux-ci plus transparents et « faciliter les décisions politiques les concernant ».
  
Cette année, ce fut au tour de la petite Lettonie (un peu plus de 2 millions d’habitants au total) –qui préside par ailleurs le Conseil UE durant ce premier semestre 2015- d’être, avec une centaine d’exposants, l’invité d’honneur de La Semaine Verte -la 80ème du nom- qui a attiré 1658 exposants en provenance de 68 pays. Ceci étant, la présence des opérateurs et des régions russes fut, comme ces dernières années, très importante, apparemment non remise en cause par l’embargo à l’œuvre dans l’autre sens ! La perte du débouché russe est pour l’agriculture et l‘agro-alimentaire lettons « une vraie catastrophe » : le prix du lait à la production y est passé de plus de 40 cents début 2014 à environ 20 cents début 2015. On y croit beaucoup au développement des productions « bio » et à celui des productions dites de niches, à l’échelle du pays … L’Allemagne est, à présent, le deuxième client de la Lettonie, derrière la Lituanie.

Cette édition 2015 de la Grüne Woche fut inaugurée par deux « débutants » dont le manque de « décontraction » fut largement souligné par la presse. : Christian Schmidt (CSU) Ministre fédéral de l’Agriculture et Michael Müller (SPD), le tout nouveau Maire de Berlin qui a succédé au réputé indéboulonnable Klaus Wowereit. Il faut dire que le Ministre fédéral s’était fait épingler quelques jours auparavant pour avoir laissé entendre que pour que l’économie allemande puisse tirer profit du formidable développement à venir du marché américain, il faudrait faire des concessions « par exemple que les Nürnberg Bratwürste  (NDLR : petites saucisses à griller, célébrissimes outre-Rhin !) puissent, le cas échéant, aussi être fabriquées à Chicago ». Pas de chance … car il n’avait manifestement pas été informé de ce que le Syndicat des fabricants de cette charcuterie de Franken (Franconie) en célèbre cette année le 700ème anniversaire et qu’elle bénéficie d’une IGP UE (indication géographique protégée par l'Union européenne)  !
  
C’est autour du slogan « pour une autre politique agricole / y en a marre de l’agriculture industrielle » que les très nombreux manifestants représentant plus d’une centaine d’organisations et d’associations (environnementalistes, consuméristes, agricoles, tiers-mondistes, d’initiatives citoyennes, …) ont, durant de nombreuses heures, réclamé « un droit universel à une alimentation saine à des prix abordables … fondé sur une agriculture durable assurant une rétribution équitable aux producteurs agricoles ». L’un des slogans les plus populaires de cette méga-manifestation de rues fut le refus de l’Accord de libre-échange TTIP (Transatlantic Trade and Investment Partnership) auquel travaillent actuellement l’UE et les Etats-Unis. L’un des nombreux Commissaires UE présents à Berlin, le lituanien Vytenis Andriukaitis (Santé & Sécurité Alimentaire) a, lui, lors d’une Conférence de Presse, expliqué que le projet TTIP peut encore très bien échouer, ajoutant qu’il est exclu que l’UE accepte de baisser le niveau de ses normes alimentaires : « les normes européennes en matière de sécurité alimentaire, de santé et d’environnement, ne sont pas sur la table de négociations » a-t-il conclu. Le Commissaire UE à l’Agriculture, l’irlandais Phil Horgan avait, de son côté, souligné que les producteurs de lait européens vont avoir à moduler individuellement le volume de leur production en fonction de l’évolution du prix payé par les laiteries, « tous les producteurs n’ayant pas besoin d’un prix identique pour s’assurer une marge », ajoutant qu’en tout état de cause l’Irlande augmentera globalement sa production …

LE RENDEZ-VOUS DU DBV (19.01.2015)
  
L’organisation syndicale des Producteurs Agricoles (à côté de laquelle existent aussi une organisation minoritaire ABL et, spécifiquement en production laitière, le BDM) avait, cette année, retenu une structure inédite pour son Forum Laitier annuel : trois Sessions au sein desquelles un Responsable d’entreprise laitière était « interviewé » conjointement par un Producteur de lait et un Journaliste professionnel, Sessions suivies d’un débat avec la salle (environ 200 participants). Les interviewés furent successivement H. Kamps / Président du Conseil de Surveillance de Theo Müller, sur le thème de l’internationalisation des entreprises laitières / S. Voss, Directeur au sein du Groupe coopératif DMK, sur le thème de la communication des entreprises laitières et, enfin, H. Holtorf, Directeur Général de Frischli Milchwerke (et Vice-Président du MIV), sur le thème des attentes des entreprises laitières vis-à-vis des producteurs.
  
Ce Forum a également été l’occasion pour le DBV de présenter son nouveau Directeur « Lait », Ludwig Börger.
  
Dans leurs interventions introductives J. Rukwied, Président du DBV et U. Fogart, Vice-Président du DBV en charge du lait ont, entre autres, rappelé que le DBV soutient sans faille la disparition des quotas qui n’ont apporté ni la stabilité des prix à la production (durant les 31 années qu’auront existé les quotas, les prix à la production ont varié de plus de 20cents/kilo), ni contribué au maintien du nombre d’exploitations laitières qui diminue annuellement de 3 à 4% depuis le début des années 1950. Depuis l’instauration des quotas  le nombre d’exploitations laitières a, en Allemagne, diminué de 79%. Pour les seules 10 dernières années, de 1995 à 2014 leur nombre est passé de 190.000 à moins de 78.000. Les quotas ont, en outre, induit pour les producteurs allemands plus de 3 milliards de coûts supplémentaires (super-prélèvement, achats et ventes de droit à produire, …) qui auraient sinon pu être investis pour moderniser la production et les exploitations. A l’avenir, face à une demande mondiale qui continuera d’augmenter, c’est la disponibilité en matière d’alimentation animale et de pâturages ainsi que les contraintes réglementaires, en particulier en matière d’environnement,  qui constitueront les facteurs limitatifs de la production. Plus que jamais, pour le DBV, les Pouvoirs Publics, européens et nationaux, doivent s’abstenir d’intervenir dans la gestion des marchés. Seul doit être maintenu -pour temps de crises aigues- un filet de sécurité fait d’intervention et de stockage privé, le cadre juridique actuel permettant en outre à la Commission de réagir de façon appropriée dans des cas extrêmes.
  
Pour D. Rukwied la fin des quotas ne changera pas grand-chose à la situation actuelle car les producteurs « actifs » sont déjà confrontés aux marchés depuis des années « même si beaucoup reste à faire pour approfondir et adapter les relations transformateurs-producteurs à ce nouveau cadre ».
  
Pour le Représentant du Groupe privé familial Müller le véritable défi actuel de l’entreprise est celui du management devenu international d’une entreprise de 21000 salariés et 26 Sites industriels dont 3 seulement où l’on parle allemand. Des réponses apportées aux questions posées on retiendra essentiellement que :
  • le développement des entreprises laitières sera international ou ne sera pas
  • pour les produits de type frais il faut s’implanter sur place, industriellement, sur les marchés (ou les segments de marché) en expansion. Müller l’est au Royaume-Uni, en Italie, en Pologne, en Russie, aux Etats-Unis. Et là, il faut peser au moins 15% des marchés en question
  • pour les commodités, par exemple sur la Chine, l’entreprise participe à l’augmentation des exportations depuis l’Allemagne
  • plus les marchés sur lesquels on s’installe sont matures, plus l’installation est longue et difficile, comme le montre l’expérience de l’entreprise (avec Pepsi-Cola) aux Etats-Unis, mais aussi l’échec actuel de Chobani au Royaume-Uni
  • en Allemagne et en Europe le nombre de producteurs de lait va continuer de diminuer « 80 vaches n’y suffisent plus »
  • le fait que le Groupe Müller ait à présent une véritable assise internationale doit sécuriser ses producteurs allemands … et non pas les déstabiliser.

Pour le Représentant du groupe coopératif DMK (ex-Nordmilch), en termes de communication, les manifestations monstres du week-end dans les rues de Berlin sont « irritantes tant elles agglomèrent des idées et croyances diverses, pour partie contradictoires » qui font qu’il est impossible d’y répondre directement. De ses réponses aux questions qui lui ont été posées on peut retenir que :
  • le Groupe s’est, depuis plusieurs années, engagé dans une communication « raisonnable » avec ses producteurs
  • celle-ci est adaptée en fonction des spécificités des exploitations des différents bassins laitiers dans lesquels le Groupe est présent
  • globalement, « notre politique est d’expliquer ce que l’on fait » tant aux producteurs qu’à la société civile. Mais « dire la réalité » ne suffit plus ! 
  • il faut prendre des initiatives « contenant de la substance en matière de communication » : DMK fait fonctionner un groupe de 20 producteurs qui va faire des propositions pour prendre en compte les demandes sociétales en matière de santé et bien-être animal, d’environnement, etc … Mais avant de communiquer il faudra savoir « pour de vrai » ce qui se passe sur chaque exploitation en matière de conduite des troupeaux et d’alimentation des animaux. Au stade actuel de connaissance en la matière, il apparait déjà que l’on ne pourra pas tirer vers le haut l’ensemble des producteurs.
  • les producteurs du Nord de l’Allemagne ont clairement pour objectif la croissance de leurs exploitations et le Groupe les accompagnera. Lorsque le prix payé était de 39 cents (1er semestre 2014) les 40% des producteurs ayant participé à l’exercice avait fait part au Groupe de leur intention d’augmenter leur production de 20% en 5 ans. L’interrogation en cours de renouvellement alors que le lait est à 28 cents semble quand même, aux premiers dépouillements, donner encore des intentions d’augmentation de l’ordre de 15%.
  • le Groupe s’insurge contre la volonté des enseignes de la distribution d’imposer des cahiers des charges spécifiques qui ont pour objectif de permettre ensuite des communications d’enseignes. L’objectif du groupe est d’asseoir la « qualité DMK » (ou Nordmilch). Pour ce faire il faut encore renforcer la marque Milram et … augmenter la taille de l’entreprise ! 

Pour le DG de Frischli, par ailleurs Vice-Président du MIV, il est indispensable de pouvoir, en termes de communication, montrer que la qualité commence au niveau de l’exploitation. C’est pourquoi il faut continuer de faire vivre et adapter le dispositif de certification QM-Milch né il y a 13 ans d’une coopération DBV-DRV-MIV : on a créé une norme « business to business » pour la relation producteur-transformateur, norme qui est alors utilisable tout au long de la chaîne de mise en marché, distributeurs et consommateurs finaux inclus. Les travaux d’adaptation se poursuivent avec le lancement programmé pour 2016 d’un module renforçant le chapitre « santé & bien-être animal » et, plus généralement la dimension « durabilité » (sustainability) dans ses volets économique, environnemental, social. L’objectif est de créer et de faire vivre une dynamique permettant d’asseoir une communication volontariste plutôt que de s’en voir imposer les thèmes par « l’opinion publique » ou ce qui est présenté comme telle.
  
Un consommateur inquiet n’est pas un bon « partenaire » … mais l’exercice permettant d’améliorer la situation demande « du souffle » car « dire ne signifie pas que l’on est entendu ; être entendu ne signifie pas que l’on est compris ; être compris ne signifie pas que l’on a convaincu… ».

LES RENDEZ-VOUS DU MIV (19 et 20.01.2015)

DÎNER DE GALA  DU MIV (19.01.2015)

C’est dans les ateliers de l’ancienne station d’épuration des eaux de la ville de Berlin, transformés en « musée à réceptions », que le MIV a, cette année, reçu les invités à son traditionnel dîner annuel de gala.
  
Peu d’interventions (les débats étant prévus pour le lendemain, voir ci-après). On retiendra principalement de celles de K.-H. Engel, le Président du MIV et de P. Blaeser, le Secrétaire d’Etat Parlementaire fédéral à l’Agriculture, les points suivants :
  
Pour le Président du MIV si l’année 2013 fut celle de tous les records (niveau de production et niveau de prix), au final, globalement 2014 n’aura pas été une mauvaise année, loin s’en faut même si le second semestre fut très différent du premier (le prix du lait moyen 2014 s’établit actuellement en Allemagne à un peu plus de 37 cents, sachant qu’il faut encore y incorporer décembre). Pour 2015 les perspectives sont mitigées et cette fois, c’est le second semestre qui devrait être meilleur que le premier. Sauf évènement(s) majeur(s) imprévisible(s), à ce stade, on peut tabler pour l’année 2015 sur un prix à la production de 30/31 cents avec, comme actuellement, une Allemagne du Nord où les prix à la production resteront inférieurs à ceux de l’Allemagne du Sud. Les « mega-trends » restent les mêmes malgré les contrariétés du moment, dont l’embargo russe : la population mondiale continue d’augmenter et aura besoin du lait européen en général, allemand en particulier. « Il était vraiment temps de sortir la production laitière européenne du carcan des quotas et des surcoûts qu’ils ont induits ». Seul un filet de sécurité doit effectivement être maintenu mais les Pouvoirs Publics ne doivent plus gérer ni même réguler les marchés. Leur intervention sur les marchés doit se limiter à aider les opérateurs économiques à prendre pied sur les marchés extérieurs en développement, le continent africain par exemple.

En écho, le Secrétaire d’Etat a rappelé que les quotas n’ont que trop duré : ils étaient la solution du moment au début des années 80, il est dommage qu’ils n’aient pas été supprimés dix ans plus tard, lors de la conclusion de l’Uruguay Round. Les quotas n’ont d’aucune façon ralenti le rythme de diminution du nombre de producteurs de lait en Allemagne (moins 79% durant la période !) –diminution qui va se poursuivre a-t-il martelé- et ont induits des coûts supplémentaires considérables.
  
Aucun regret ou catastrophisme donc, ni chez l’un, ni chez l’autre, qui serait venu gâcher le dîner !
  

ATELIER MIV « GRANDS TRANSFORMATEURS, CONSOMMATEURS DESORIENTES, PRODUCTEURS DE LAIT EN RESTRUCTURATION  » (20.01.2015)

La 10ème édition de cet Atelier d’une demi-journée a réuni plus de 200 participants, dont un certain nombre de parlementaires fédéraux et des Länder dans les locaux de la Représentation Permanente de la Bavière dans la capitale fédérale. Animée par le journaliste A. Richard, elle s’est articulée, après l’intervention introductive de K.-H. Engel le Président du MIV, autour des débats suscités par les quatre intervenants :

- R. Kloos, Secrétaire d’Etat à l’Agriculture
- M. Heubuch, Député européenne (Parti des Verts)
- G. Felssner, Président du DBV bavarois
- H. Holtorf, Dg de Frischli et Vice-Président du MIV
  
Le Président du MIV a martelé que l’avenir de la « Laiterie Allemagne » est entre ses mains … donc en de bonnes mains. Qui ne se laissent pas impressionner par ceux qui pratiquent l’extravagance, par exemple en évoquant un « tsunami laitier » … Il était temps, après 31 ans d’existence (une génération !) que le carcan des quotas disparaisse afin que les laitiers d’Europe puissent participer à la hauteur de leurs moyens à la croissance « lourde et longue » de la demande mondiale en lait et produits laitiers. Il est important que l’accord TTIP soit conclu car le marché nord-américain en développement constitue un marché considérable. Et l’Europe ne peut pas rester passive face à la conclusion, déjà bien avancée, d’Accords de ce type entre les Etats-Unis et les autres continents, groupes de pays ou pays.  
  
On retiendra essentiellement de cet Atelier que :
  
Pour le Secrétaire d’Etat fédéral à l’Agriculture, il faut une forte communication expliquant pourquoi et comment l’offre se concentre, tant au niveau de la production que de la transformation laitières. La volatilité qui est là pour rester y contribue et l’on peut tabler en Europe, pour les années à venir, sur un prix du lait à la production qui oscillera entre 30 et 40 cents. La gestion des coûts de production va vraiment devenir le facteur discriminant entre ceux qui réussiront et ceux qui ne réussiront pas. « Et que personne n'imagine un seul instant que l’on mettra en œuvre un quelconque instrument politique ou public pour combattre la volatilité ». Il faudra que les producteurs, comme dans le secteur du porc, se constituent des réserves de liquidités les bonnes années et, qu’en termes de revenus, on s’occupe à l’avance, d’ici 2020, de l’avenir des aides directes au revenu des producteurs. Pour le Secrétaire d’Etat il va sans doute falloir que producteurs et transformateurs revisitent leur relation, tant sur le fond que sur la forme. Suscitant un brouhaha dans l’auditoire, il s’est dit convaincu qu’une dimension « volumes » devra, directement ou indirectement, être introduite dans ladite relation … Et, en conclusion, d’enfoncer le clou : « la politique n’a plus et n’aura plus d’influence sur le niveau du prix du lait ».
  
Bravant un auditoire qui « l’attendait au tournant » la Parlementaire Verte européenne, ex-productrice de lait dans l’Allgaü du Sud de l’Allemagne, a, tout au long de sa présentation qui a suscité de nombreuses apostrophes de la part de l’auditoire, martelé que la seule chose qui importe pour les producteurs de lait est la marge que dégage pour eux, dans la durée, leur activité. Tout le répertoire pro-maîtrise de la production et « non à l’exportation, oui aux produits locaux » y est passé …
  
Le Président du DBV bavarois a évidemment, parfois rudement, pris le contre-pied soulignant à plusieurs reprises que ce qui restructure l’agriculture c’est le progrès technique et non pas les décisions administratives ou politiques. Alors que la population mondiale doublait, la production laitière mondiale aussi, l’Europe des quotas est, elle, durant toute une génération, restée bloquée. Les quotas c’était bien pour sauver l’UE de la banqueroute au début des années 80. Depuis le monde a changé … Les Pouvoirs Publics n’ont effectivement pas à gérer les marchés, mais ils ont et auront la responsabilité de concilier lesdits marchés avec les attentes sociétales, et ce dans les différentes parties du monde, mais aussi les différentes parties de l’Europe.
  
Pour le DG de Frischli, la restructuration va « évidemment » se poursuivre, tant au niveau des producteurs et des transformateurs. Il faut en faire, comme s’y essaie déjà le MIV, un thème positif de communication. Et en matière de communication il y faut du contenu !
  
Et, pour finir, la conclusion du Journaliste animateur de l’atelier : « Messieurs les Dirigeants des grandes organisations, ne perdez surtout pas le contact avec votre base ».


  
Philippe Jachnik
  21.01.2015