mardi 19 février 2013

Grüne Woche


Pour l'information de tous, notre trésorier nous propose cet article de M. Philippe Jachnik, daté du 22 janvier 2013. M. Jachnik est Consultant international en économie et politique laitière et conseiller du Directeur général du Centre national interprofessionnel de l'économie laitière. Son article nous présente un compte rendu des interventions faites à Berlin lors de la Grüne Woche par les hauts responsables de l'industrie laitière outre-Rhin.

 


L’EDITION 2013 DE LA SEMAINE VERTE

(18-27.01.2013)


ET LES LAITIERS ...




 


 
 



QUE RETENIR DES TROIS RENDEZ-VOUS LAITIERS ?

 

CELUI DU DBV (Deutscher Bauernverband)

 

 CEUX DU MIV (Milchundustrie-Verband) 


 

 
 
Dans le cadre d’une tradition maintenant bien établie, les organisations allemandes de la production (DBV) et de la transformation (MIV) laitières ont organisé à Berlin leurs premiers grands rendez-vous de l’année. Parmi les autres à venir, on peut d’ores et déjà noter :

- le Berliner MilchForum organisé conjointement par ces deux organisations et la Fédération des Coopératives (DRV) et celle des Chambres d’Agriculture (DLG) / 14-15.03.2013, Berlin.

- l’édition 2013 de l’Anuga (en alternance avec le SIAL) / 05-09.10.2013, Köln.

- l’édition 2013 de la Convention Annuelle du MIV / 17-18.10.2013, Frankfurt/Main.

En outre, à l’invitation du MIV, c’est également en Allemagne qu’aura lieu l’édition 2013 du World Dairy Forum d’EDA (26-28.09.2013, Köln).

 Un grand froid continental –neige et températures (très !) largement négatives- a régné sur Berlin pour cette édition 2013 de la Grüne Woche que, pour la première fois, la Chancelière Angela Merkel –qui atteint actuellement des records de popularité dans l’opinion publique allemande malgré le résultat des toutes récentes élections régionales dans le Land de Niedersachsen- a cette année honorée de sa participation personnelle.

Mais le second jour de cet évènement qui, au-delà d’être un Salon de l’Agriculture est un immense « rendez-vous populaire à la gloire du manger et du boire » (1.500 exposants sur plus de 50.000 mètres carrés / 500.000 visiteurs estimés dont 80% de « grand public ») a, par ailleurs, été le théâtre d’une manifestation de rues de plus de 25.000 participants, regroupés sous diverses bannières, pour condamner les « pratiques actuelles de l’agriculture et de l’industrie alimentaire » et demander leur remplacement par des approches et des politiques « responsables et durables ». On a, à cette occasion, eu la confirmation de ce que les organisations qui militent en faveur du bien-être animal ont obtenu –sous la menace de voir l’édition d’octobre prochain quotidiennement et gravement perturbée- que les foies gras soient interdits de cité cette année à l’ANUGA, malgré les protestations que l’on imagine des producteurs, pour l’essentiel français.

Les laitiers présents à Berlin ces jours-ci avaient, eux, parmi leurs sujets de discussion et de préoccupation, la communication à venir au JOCE (Journal Officiel de l’UE), dans les mois à venir, d’un Avis de la Commission UE –avec invitation à présenter des observations- dans la série « Procédures relatives à la mise en œuvre de la politique de concurrence », l’Allemagne agricole étant le troisième Etat-membre examiné (après l’Autriche et la France –pour cette dernière voir JOCE du 22.11.2012 concernant « Taxe au profit de l’établissement national des produits de l’agriculture et de la mer FranceAgrimer), avec pour toile de fond la non-notification à Bruxelles d’un certain nombre de pratiques. En l’occurrence, parmi ce qui sera contesté en Allemagne –au niveau de certains Länder plus précisément- on devrait trouver les aides publiques (existant depuis la fin de la seconde Guerre mondiale dans au moins huit des seize actuels Länder) au contrôle de la qualité du lait, aux dispositifs de lait dans les écoles ainsi que le financement à 80% de VDM (qui remplit entre autres les fonctions de « FIL-Allemagne » !). Et, dans une moindre mesure, les aides publiques au fonctionnement des cotations de Kempten et de Hanover. Avec, à la clef,  la perspective d’avoir à rembourser, avec intérêts, les sommes concernées durant les dix dernières années (depuis 2001). Dans un pays où la « CVO » a disparu car son utilisation pour financer la CMA (Organisme de promotion collective sur le marché intérieur et à l’exportation liquidé il y a quelques années) et ZMP (remplacée depuis par ZMB qui fonctionne dans le giron du MIV) a été jugée contraire à la Constitution, ce dossier est pris très au sérieux … Ceci étant, lors de l’un des débats, un Responsable professionnel s’étant ému de ce que les laitiers allemands ne bénéficient plus, du fait de l’absence de structures et de possibilités de financements complémentaires nationaux, des fonds de promotion de Bruxelles « contrairement, en particulier, aux laitiers français » il lui a été répondu par un autre que la Laiterie Allemagne n’a jamais autant exporté que « depuis que ses opérateurs laitiers se sont eux-mêmes sérieusement mis à l’exportation » sans compter sur « une promotion venue d’ailleurs » … Ambiance !   
 

LE RENDEZ-VOUS DU DBV (21.01.2013)


Sous la houlette de son Président Joachim Rukwied et de son Vice-Président –en charge du secteur laitier- Udo Folgart, le DBV avait donné rendez-vous à ses troupes (laitières !) à l’ICC (Internationales Congress Centrum) jouxtant le Salon sur le thème « Damit wir auch morgen noch melken können ! Forderungen der Milcherzeuger an eine nachhaltig ausgerichtete Milchpolitik » (Afin que nous soyons encore en mesure de traire demain ! Les besoins des producteurs dans le cadre d’une politique laitière orientée vers la durabilité).

 Après les deux Dirigeants du DBV sont intervenus :

 - Peter Bleser, Secrétaire d’Etat à l’alimentation, à l’agriculture et à la protection du consommateur

- Martin Häusling, Parlementaire européen, Porte-Parole des Verts (Ecologistes)

- Harald von Witzke, Professeur à l’Université Humbolt (Berlin)

- Heinz Korte, Président DBV du Land Niedersachsen

Le tout suivi d’une heure de débats …

 Le Président du DBV qui venait de rencontrer le matin même le Ministre français de l’Agriculture, Stephane Le Foll (qui devait ensuite être rejoint à Berlin par le Président François Hollande et l’ensemble de son gouvernement ainsi que les parlementaires français, pour y fêter les 50 ans du traité franco-allemand dit de l’Elysée) ainsi que Xavier Beulin, le Président de la FNSEA, a rappelé qu’en agriculture aussi, il faut autant que faire se peut que les deux pays apprennent « à mieux encore travailler ensemble ».

Parmi les points d’accord « avec les Français » :

- sans élevage il n’y a d’avenir ni pour l’agriculture allemande, ni pour l’agriculture française

- devant la stagnation de la demande en Europe, il faut créer un cadre aussi favorable que faire se peut à l’exportation des produits agricoles et alimentaires

- il faut des politiques spécifiques aux régions dites défavorisées

- « de façon globale, approches réputées proches sur la PAC et le Budget » (NDLR : ?)

Par contre les choses se compliquent en matière de :

- « verdissement de la PAC » (greening), le DBV exigeant que l’intégralité des terres agricoles puissent continuer d’être exploitées (regrettant au passage que le découplage des aides directes réalisé en Allemagne ne le soit pas encore en France)

- nature du « filet de sécurité », en particulier dans le secteur laitier : pour le DBV et l’actuel Gouvernement allemand (les prochaines élections générales pouvant, le cas échéant, conduire à un changement de majorité au niveau fédéral qui ne serait pas sans conséquence en agriculture -car le Parti qui est le plus en progression depuis deux ans aux quatre coins de l’Allemagne est celui des Verts- auront lieu le 22 septembre prochain) ce filet ne relève d’aucune façon d’une gestion des marchés. Il ne serait mis en œuvre que dans des conditions d’effondrement des marchés et dans des conditions bien précises … Pas pour participer, même à la marge, à la gestion des marchés comme semblent le souhaiter certains français …

- et, surtout, d’éventuelle mise en place d’une version « soft » de la maîtrise de la production laitière telle que prônée par certains au Parlement Européen (Dantin) et … en France. Le DBV y est, sur la base de 30 ans d’expérience des quotas, « totalement et fondamentalement » opposé .

En conclusion de cette partie de son intervention, le Président du DBV a souhaité que « sur le lait, professionnels allemands et français travaillent à rapprocher leur position ».

Pour le reste, il a surtout expliqué que la façon dont une large partie de l’opinion publique traite l’agriculture et les agriculteurs est « inacceptable », « même s’il faut reconnaître que certaines pratiques, en particulier en élevage, puissent être remises en question … »

Prenant le relais, le Vice-Président Udo Folgart a présenté l’actuel « catalogue laitier » du DBV, soulignant néanmoins en préambule que la solution de beaucoup de problèmes, et non des moindres, est en fait entre les mains des acteurs du secteur lui-même. Points essentiels de ce catalogue, en ce début 2013 et à 9 mois des élections au niveau fédéral :

- la politique à venir doit notablement renforcer

l’envoi de signaux encourageants aux « producteurs entrepreneurs »,

le soutien aux opérateurs laitiers en matière d’exportation,

le soutien aux efforts de recherche & de développement

- la politique ne doit en rien entraver les efforts des opérateurs pour renforcer leur compétitivité de façon à pouvoir prendre leur part des marchés en développement.

- il faut dès à présent totalement refuser la réintroduction d’une version soft de la maitrise qui viendrait anéantir tous les efforts de recherche de compétitivité déjà faits.

- la politique doit encourager les investissements au niveau des exploitations, y compris en matière de mise aux normes (subventions)

- la politique doit tenir compte de ce que l’activité laitière contribue déjà puissamment au « greening » de la PAC via l’élevage à l’herbe. Les objectifs doivent être fixés régionalement et non pas individuellement par exploitation.

- la politique doit tenir compte de ce que la production laitière est largement le fait de régions défavorisées

- la politique doit contribuer à rétablir l’image totalement déformée largement répandue dans l’opinion publique concernant le respect / le non-respect du bien-être animal dans l’élevage en général, en production laitière en particulier

- la politique doit prendre en compte que l’avenir de la production passe par un accroissement de la productivité et de l’efficience respectueux de l’environnement et non pas par un retour à l’extensification.

Pour le Secrétaire d’Etat à l’agriculture, Peter Bleser « les quotas laitiers n’ont pas aidé les producteurs de lait ». Lui-même producteur de lait il dit « je pourrai aujourd’hui avoir deux Mercedes dans la cour de mon exploitation si j’avais pu conserver les sommes que j’ai dépensées pour cause de quotas en trente ans » (applaudissements dans la salle !). Pour le reste, il a souligné que :

- l’augmentation de la demande alimentaire mondiale est une chance à saisir, pas un problème : il faut valoriser sur les marchés internationaux nos atouts en matière de santé animale et de durabilité environnementale

- saisir cette chance ne peut pas se faire via un interventionnisme public sur les marchés : la preuve est plus que faite, et pas seulement dans le secteur laitier, que l’Etat ne peut pas gérer les marchés qui évoluent au quotidien

- compte tenu du poids croissant de l’exportation et, au sein de celle-ci, de la grande exportation, il faut trouver les moyens d’organiser enfin une coordination du soutien aux exportations apporté actuellement par les Länder ou, du moins, certains d’entre eux (NDLR : tiens, ne reparlerait-on pas de promotion ?)

Le Député européen Vert Martin Häusling, lui-même également producteur de lait (ventes directes) dans le Nord de l’Allemagne est apparu très décontracté, sans doute pour partie du fait des bons résultats électoraux de sa formation politique depuis deux ans, et singulièrement lors des élections dans le Land de Niedersachsen il y a quelques jours, lançant à Peter Bleser « savez-vous qu’il y a plus de Ministres de l’Agriculture Verts en Allemagne (au niveau des 16 Länder) que de Ministres de l’Agriculture CDU ? » ! Pour lui, tant que les aides directes pèseront autant dans le revenu des agriculteurs (10 cents par litre de lait a-t-il dit), il n’est pas raisonnable de se faire l’avocat de leur capacité à se développer grâce aux marchés internationaux. Il a conclu en s’étonnant, dans ces conditions, de l’importance des investissements, réalisés récemment et prévus, dans des installations de séchage en Allemagne et en Europe …
 

LES RENDEZ-VOUS DU MIV (21 & 22.01.2013)

 

Le Dîner de Gala  du MIV dans le cadre du MilchMontag (Lundi laitier) a, cette année encore, rencontré un grand succès, de même que « l’Atelier » du lendemain matin qui avait pour thème « Comment achètera-t-on le lait matière première après 2015 ? » …
 
DÎNER DE GALA  DU MIV (21.01.2013)
 
Dans leurs brèves allocutions de bienvenue au Dîner de Gala les présidents du MIV (Karl-Heinz Engel) et du DBV (Joachim Rukwied) ont essentiellement souligné les points suivants :
 
Pour le Président du MIV :
- globalement la situation est bonne … quoique le résultat « surprenant » des élections dans le Land de Niedersachsen fasse réfléchir à ce qui pourrait se passer sur la scène politique allemande après les élections générales du 22 septembre prochain, en particulier compte tenu des positions des Verts sur le dossier de l’Agriculture en général, sur celui du secteur laitier en particulier
- l’année 2012, celle des 100 ans du MIV, aura néanmoins été une année difficile pour les producteurs du fait de l’augmentation de plusieurs de leurs coûts de production : c’est pourquoi il faut se féliciter de l’excellence des relations entre producteurs-transformateurs et Pouvoirs Publics au niveau fédéral
- 2013 et 2014 s’annoncent bien du côté des marchés … « sauf évènement imprévisible à ce stade ». Les prix des produits laitiers vont augmenter et la Laiterie Allemagne s’est mise en situation de pouvoir profiter de l’augmentation de la demande mondiale qui va se poursuivre
- le MIV est foncièrement opposé à la mise en œuvre d’une « maîtrise de la production soft » telle que préconisée dans le « Projet Dantin » au Parlement Européen.
 
Pour le Président du DBV :
- les producteurs se félicitent d’entendre le MIV parler d’augmentation des volumes d’une part, d’augmentation des prix d’autre part et aussi de ce que l’on saisisse cette formidable plate-forme de communication qu’est la Semaine Verte pour stimuler un tel « optimisme de filière » qui contribuera à permettre à la Laiterie Allemagne « de rester numéro un en Europe »
- après de longues et parfois difficiles discussions internes la filière s’est clairement mise en route vers « le marché, la liberté d’entreprendre, le développement de l’exportation hors UE » et le DBV, comme le MIV, est totalement opposé à ce que l’on remette une dose de maîtrise de la production dans le dispositif à venir. Il faudra se montrer extrêmement vigilant au niveau européen dans le cadre des difficiles tractations Commission-Conseil-Parlement et, le cas échéant, au niveau de l’Allemagne politique d’après le 22 septembre prochain …
 
Quant au Secrétaire d’Etat à l’Agriculture Peter Bleser, après s’être félicité de ce que venaient de dire les deux Dirigeants Professionnels, il a souligné que l’attitude nouvelle des Responsables Economiques en poste dans les Ambassades d’Allemagne de part le monde -auxquels on a fait prendre conscience de ce que l’agriculture allemande en général, le secteur laitier allemand en particulier vont rester durablement exportateurs- gagnerait à être renforcée par une coordination des efforts de promotion des Länder.
  
 
ATELIER MIV DE PRESENTATION ET DE DEBATS SUR LE THEME « COMMENT ACHETERA-T-ON LE LAIT MATIERE PREMIERE APRES 2015 ? » (22.01.2013)
 
Cet Atelier (Workshop) dont c’était la 8ème édition a un caractère bien particulier puisqu’il y est demandé à quelques personnalités de présenter en 5 à 7 minutes leur point de vue sur un thème déterminé, présentations suivies de plus de deux heures de questions-réponses et débats, tant entre les intervenants eux-mêmes qu’entre ceux-ci et la Salle (entreprises adhérentes au MIV, syndicalisme agricole, responsables politiques, journalistes, etc …). Animé par un journaliste (cette année Ansgar Leifher de Top Agrar) cette manifestation n’a pas vocation à dégager des positions ou des consensus, elle sert à « lancer le débat pour l’année à venir » !
 
Cette année les intervenants furent :
 
Udo Folgart (DBV)
Steffen Lange (Sachsenmilch / Groupe Müller)
Holger Thiele (Professeur / Institut de Recherche de Kiel)
Markus Seemüller (Bayern MEG)
Sönke Voss (DMK)
 
On retiendra globalement que pour les professionnels allemands la fin des quotas en 2015 ne changera pas les façons dont sont déjà organisées les relations entre producteurs et transformateurs en matière de vente/achat de lait matière première. Des entreprises comme Zott ou Bergader ont déjà signé il y a plusieurs années avec leurs producteurs et groupements de producteurs des contrats dont l’échéance est au-delà de 2015. Dans la réalité a-t-il été souligné à plusieurs reprises, l’Allemagne laitière évolue déjà sans quotas tant le prix de ceux-ci est, à présent, bas, de 3 à 5 cents/litre.
 
Le Professeur Thiele et l’Institut de Kiel  ont développé une méthodologie d’indexation pouvant offrir, en particulier aux groupements de producteurs, une base de travail. En Allemagne la progression annuelle de la production devrait être de l’ordre de 1 à 2% et se concentrer dans les régions herbagères où des progressions sensiblement plus importantes devraient localement être enregistrées. Les facteurs restrictifs sont et seront principalement : la rareté (et le prix qu’elle induit !) de la terre, la concurrence des utilisations non-alimentaires, un certain nombre de paramètres environnementaux, l’importance des capitaux à mettre en œuvre. Des enquêtes menées par l’Institut de Kiel il ressort, d’une part, que les producteurs souhaiteraient connaître plus tôt le prix qu’on va leur payer (même si dans les faits cela ne changerait pas grand-chose, la dimension psychologique est jugée importante) et, d’autre part, que l’orientation des prix payés par les transformateurs continuera à « se faire essentiellement par rapport à ce que fait (font) le (les) voisin(s) ».
 
Pour Sönke Voss, le Dirigeant de DMK, l’après-2015 est déjà là ! Le Groupe collecte 6 milliards de litres en Allemagne, dont 10% auprès de producteurs qui ne sont pas membres de DMK. Parmi ses 10.000 producteurs, la production va de moins de 100.000 litres à plus de 10 millions de litres/producteur. Ces 10.000 producteurs sont propriétaires d’une vingtaine d’outils modernes de transformation, de marques fortes, de politiques de développement, … Le Groupe est flexible et ne prévoit pas de problèmes (nouveaux) du fait de la disparition officielle des quotas. 2013 va être l’année de l’intensification de la communication entre le Groupe et ses 10.000 producteurs. Via une plate-forme Internet en voie d’achèvement, il  est demandé aux producteurs de communiquer à l’entreprise leurs prévisions de production (mensuelles pour l’année à venir, trimestrielles pour l’année suivante, annuelles pour la troisième année). Répondant à une question il a précisé que ce dispositif de communication n’est pas le prélude à l’introduction d’un dispositif de bonus-malus en cas de non-respect, dans un sens ou dans un autre, de la production qui était annoncée. Pour les années qui viennent, le Groupe s’attend à une augmentation annuelle de sa collecte de l’ordre de 1.5%.
 
Le Vice-Président du DBV, Udo Folgart, a une nouvelle fois souligné l’opposition totale et fondamentale de son organisation à l’introduction d’une maitrise de la production soft (Dantin) et regrette que certains, y compris parmi les producteurs, en France en particulier, «  envisagent l’avenir en regardant dans le rétroviseur », ce qui va générer débats et discussions, donc temps et énergie perdus alors que la filière européenne serait bien inspirée de les utiliser pour parfaire son adaptation à la réalité internationale d’aujourd’hui . Pour le DBV le lait allemand et européen a de l’avenir, tant dans le cadre d’exploitations familiales que d’entreprises produisant 10 ou 20 millions de litres, voire plus. Il s’est félicité de ce que si l’Allemagne, il y a quelques années, lorsqu’elle produisait 28 millions de tonnes  en exportait 10 et en importait autant, maintenant qu’elle en produit plus de 30 son solde laitier extérieur soit devenu positif de 4 millions de tonnes. Dans l’après-quota les coopératives (plus de 70% de la collecte allemande) n’ont rien à changer, du moins pour les producteurs qui en sont membres. Pour leurs achats à des groupements ou à des producteurs individuels (qui ne veulent pas devenir membres de la coopérative) ainsi que pour les entreprises privées il faudra sans doute, à la marge, instaurer un peu plus de prévisibilité de part et d’autre.
 
Steffen Lange a rappelé quelques données concernant le Groupe Müller : celui-ci collecte en Europe 4.4 milliards de litres dont 2 en Allemagne, 2 au Royaume-Uni, 400.000 litres en République tchèque. Pour l’essentiel il s’agit d’achats à des groupements de producteurs dont la taille varie entre 20 et 250 millions de litres. S’y ajoutent à présent des achats directs auprès de producteurs en Pologne. Dans sa gestion économique de la matière première lait le Groupe Müller considère que la saisonnalité de la production constitue le problème majeur. Le Groupe a développé, à partir de données de marché et de cotations, une formule d’indexation qui s’applique à tous : groupements de producteurs et producteurs individuels. Le Groupe n’a pas vocation de payer partout le même prix aux producteurs et ne le fait d’ailleurs pas. Par contre il constate que souvent, dans les régions où il est présent, « les autres laiteries s’alignent » …
 
L’intervention la plus attendue, et elle n’a pas déçu, fut celle de Markus Seemüller, le Dirigeant de Bayern MEG, une structure créée en 2006 pour fédérer (mais non pas fusionner) en Bavière les groupements de producteurs (qui y existent depuis une quarantaine d’années) dans leur relation avec les transformateurs et autres acheteurs de lait matière première. Cette structure en fédère actuellement plus de 80 (dont 5 hors de Bavière dans les Länder de Baden-Württemberg et de Hessen) et pèse près de 2 milliards de litres de lait. Il s’est réjoui d’être invité par le MIV qui, pensait-il jusqu’à présent, le considérait plutôt comme « l’ennemi public n°1 » alors qu’il travaille, a-t-il ajouté, à créer des relations durables entre producteurs et transformateurs « en leur permettant de négocier les yeux dans les yeux ». Bayern MEG est « en contact permanent » avec le BundesKartellAmt (Office des Cartels) et prend évidemment en compte, dans ses activités, la situation de marché et celle de la relation offre-demande du moment, mais son activité propre concerne spécifiquement la concurrence entre opérateurs du secteur : « Bayern MEG existe pour limiter la concurrence entre producteurs de lait et augmenter celle entre acheteurs de lait ». La structure coordonne la vente de lait matière première et signe des contrats pour ses membres. Son Conseil est actuellement composé de 26 membres (issus de groupements/coopératives de collecte de plus de 30 millions de litres) et fait puissamment circuler l’information, dans les deux sens, via les réseaux locaux des structures membres. Répondant à une question, il a précisé que les O.P. membres de MEG n’ont pas toutes le même prix, mais que par contre toutes les O.P. livrant à un même transformateur ont le même prix. L’objectif reste toujours que le lait aille aux outils de transformation les plus proches … mais cela n’est pas toujours possible. Mais dans ce domaine Bayern MEG n’a aucun complexe car elle sait combien de lait est transporté et sur quelles distances à l’intérieur des groupes de la transformation ou entre ceux-ci … Confirmant la création, à Berlin, ce mercredi 23.01.2013 d’une MEG Nord, il a conseillé aux transformateurs du nord de l’Allemagne de s’entretenir avec leurs collègues du sud « afin de se faire expliquer les bienfaits d’une relation où l’on négocie à hauteur d’yeux ! ». De ce fait, le rôle de « conseiller » qu’avait Bayern MEG auprès de groupements de producteurs dans le Land de Niedersachsen (Lüneburg) prend fin et ces deux MEG seront indépendantes l’une de l’autre.



 
 

                                                                              

                                                                                              

mercredi 6 février 2013

Assemblée Générale Ordinaire du 15 février 2013


L'Assemblée Générale Ordinaire de l'association se tiendra vendredi 15 février 2013, à 20 heures 30, à la Maison pour Tous de Plomelin. Cette réunion sera l'occasion de présenter le rapport moral et le rapport financier, de procéder à l'élection d'un nouveau bureau et de traiter les questions diverses. Tous les membres de l'association sont invités à y participer ou à s'y faire représenter. Ci-après, la convocation officielle et un modèle de pouvoir en cas de nécessité.




Assemblée Générale Ordinaire

Année 2013



Objet : Convocation

Pièce jointe : Modèle de pouvoir


Les membres de l'association « Comité de Jumelage Plomelin-Betziesdorf/Kirchhain » sont cordialement conviés à l'Assemblée Générale Annuelle Ordinaire qui aura lieu le vendredi 15 février 2013 à 20 heures 30 à la Maison pour Tous de Plomelin.

A l'ordre du jour figureront :

· la présentation du rapport moral,

· la présentation du rapport financier,

· l’élection du nouveau Bureau/Conseil d'administration,

· les questions diverses.

Les personnes qui souhaitent inclure des points complémentaires à l'ordre du jour sont priées de se faire connaître auprès de la secrétaire de l'association (Mme Renée Le Floc’h, 8 Pichéri Névez - Plomelin).

En cas d'impossibilité de participer, vous pouvez vous faire représenter par un membre de l’association de votre choix. A cette fin, vous devez compléter le pouvoir, dont modèle ci-joint, et le remettre à la personne qui vous représentera ou l'adresser au Secrétariat de l'association afin qu'il lui soit parvenu au plus tard le jour de la tenue de l'assemblée générale.


La secrétaire



POUVOIR


Je soussigné .……………………………………........................................

donne pouvoir à M……………………………….......................................

de me représenter et de voter en mon nom à l'Assemblée Générale Ordinaire de l’association

« Comité de Jumelage Plomelin-Betziesdorf/Kirchhain »,

qui se tiendra le vendredi 15 février 2013 à la Maison pour Tous de Plomelin.



A Plomelin, le…………....…2013.


signature du mandataire
(précédée de la mention manuscrite
"bon pour acceptation")


signature du mandant
(précédée de la mention manuscrite
"bon pour pouvoir")